Lorsque la fin du monde ne veut pas prendre...

Cette œuvre n’a pas d’histoire au sens propre, elle détruit par ailleurs toute théâtralité en questionnant à travers les acteurs, les spectateurs sur la question centrale qu’est-ce que vivre et mourir. Des hommes se retrouvent dans une pièce qui, au fil des scènes, rétrécit. Que choisir pour cette humanité réduite à presque rien ?
Pièce empreinte d’une teinte nihiliste, d’un esprit à la Beckett. Œuvre qui respire l’ennui et le vide qui émanent avec brio. Œuvre sur l’humain ou des thèmes tels le chauvinisme, l’étranger en nous et dans l’autre, la place du langage dans la communication, Adam et Ève, l’arche de Noé, l’eschatologie. Une réflexion sur le sacrifice du Christ amenée de manière pathétique avec la blessure au doigt d’un des protagonistes Martin, l’intellectualisme un peu piteux parfois de Delettre ou le beaufisme de Jean qui a droit à ses instants d’esprit sont mis en lumière. Ourednik déteste aimer les hommes, mais il les aime avant tout et on le sent dans chacun de ses personnages dont nous nous attachons tant ils sont humains, chacun à sa manière.
Ourednik, c’est un talent de plume certain ! Cette phrase de Dante qui revient comme une rengaine et englobe tout le livre et même toute son œuvre : « Je ne suis pas mort, et il ne reste rien de la vie. »
LeSongeur
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le 8 janv. 2015

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