Entre Rome, Byzance et Bagdad : les trois Empire du Moyen Age.

Après avoir lu la brillante Histoire de l'Athéisme du même auteur, c'est non sans plaisir que je me lançai dans la très dense Histoire du Moyen-Age de Georges Minois. Si ce dernier exprime dès l'introduction son ambition synthétique, l'ouvrage reste très complet et déshabille feuille après feuille les dynamiques historiques de l'époque, avec une précision impressionnante et une vision très juste des grandes évolutions du monde, de ses concepts et de ses valeurs. Si l'historien semble par moment ne pas résister aux écueils de la subjectivité et même d'une forme de jugement de valeur qui paraissent poindre le bout de leur nez à celui qui sait lire entre les lignes, il n'en reste pas moins habité par une finesse d'analyse mêlant histoire au sens romanesque du terme, géographie, démographie, économie, sociologie, historiographie, science de la guerre, théologie et aussi art. Minois balaye ainsi mille années d'Histoire. Les cours d'histoire étant devenus au fil des années au sein de l'école française au mieux des cours de culture générale, au pire des synthèses économiques et sociales pour mous du bulbe, l'historien rappelle les bases, approfondit davantage, apporte du contenu et interprète ce dernier avec force, si bien que chaque page recèle l'équivalent d'un programme complet de l'Education Nationale. Dans un monde où l'époque médiévale ne renvoie qu'à quelques mots et concepts galvaudés (chevalerie, peste, tournoi, féodalité, Guerre de Cent ans, misère, inquisition et bûcher), la lecture de cet ouvrage semble réellement indispensable. N'ayant pas peur ni des dates, ni des noms, ni des lieux, Georges Minois parle du Moyen-Âge et s'il s'interroge comme beaucoup sur sa réelle existence, il se fonde tout de même sur ce concept aussi bien temporel (entre l'an 476 et 1452) que géographique (Europe actuelle, Russie, Moyen-Orient) pour nous livrer les splendeurs et les misères d'une époque très mal connue par nos contemporains.


L'Empire Chrétien Latin ou les racines du monde d'aujourd'hui


En l'an 400, l'Empire Romain arrive au bout d'un cycle économique. Fondé sur un modèle de croissance économique basé sur la colonisation soutenant son modèle social comme guerrier, il stagne et ne parvient pas à contenir un modèle économique plein d'évergétisme urbain (panem et circenses), d'exemption d'impôts (pour le clergé et les soldats) et peu diversifié (agriculture principalement, commerce, artisanat, travaux publics, armée, mines et carrières). Malmené par des mauvaises récoltes, écrasé par des dépenses publiques grandissantes, l'Empire augmente les impôts et rend plus agressif sa collecte à l'aide des décurions et des curiales tenus sur leurs propres biens. De plus, le système monétaire romain est mono-métallique, c'est-à-dire que le solidus, pièce d'or de 4,2 grammes, est la seule acceptable pour s'acquitter des deux impôts : la capitation et l'impôt foncier. Cela provoque ainsi la fuite de petits paysans libres soit vers la ville, aggravant ainsi le phénomène de mendicité et d'évergétisme, soit vers de grands propriétaires fonciers qui leur imposent un statut juridique proche de celui des esclaves ayant vu dernièrement leur sort s'améliorer par l'octroi d'un lopin de terre. Si certains parviennent à créer des véritables mutuelles, il n'en reste pas moins que tandis que le patrimoine rural impérial s'effondre, celui des grands propriétaires fonciers s'agrandit et thésaurise un nombre important de richesse, ce qui rajoute au désastre économique des écarts de richesse phénoménaux. Coincé dans une spirale économique infernale, l'Empire Romain officiellement Chrétien se sépare en 395 et surtout aliène une partie de son territoire au foedus, des groupes et milices barbares notamment franques et wisigothiques afin de pallier à une Armée de plus en plus faible, à cause de la fuite des paysans libres, de la médiocrité de ses légionnaires et du non-paiement des soldes. Fort d'une armée de 250 000 hommes à l'ouest, qui fait souvent sécession (Constantin V, Aetius, Syagrius), l'Empire Romain, en pleine crise spirituelle, économique, sociale, philosophique et politiques (révolutions fréquentes et assassinats politiques omniprésents), va subir les raids réguliers entre autres des Huns d'Attila, des Wisigoths d'Alaric, des Vandales de Genséric, des Alains de Radagaise, des Burgondes, des Alamans, des Suèves pour finalement, après le sac de Rome d'Alaric et de Genséric, s'effondrer sous le coup définitif d'Odoacre, Roi des Ostrogoths, en 476. Si les chefs barbares continuent de porter des titres romains plus ou moins usurpés, Rome est perdue pour l'Occident et bientôt, le monde occidental sera partagé entre des chefs barbares aux pratiques germaniques agressives.


Sans entrer dans les détails des nombreuses guerres passionnantes à lire, l'Empire Chrétien commence à voir se dessiner des monopoles barbares. La Bretagne est partagée entre Angles, Bretons, Saxons, Pictes de Calédonie et Scots d'Ecosse, créant d'ailleurs la migration des Bretons en Armorique. La Gaule, elle, tombe sous la main de Clovis et de ses descendants, sanguinaire Roi des Francs ayant éliminé sa famille entière et de nombreux peuples ennemis (Alains, Burgondes, Wisigoths, Bavarois, Thuringiens, etc). La péninsule ibérique est dominée par les Wisigoths et l'Afrique du Nord est temporairement sous domination vandale. Le cas de l'Italie, plus ambiguë, passe du joug ostrogoth plus ou moins romanisé (d'Odoacre à Théodoric, puis de Vitigès et Tottila) à celui de la Constantinople orientale, puis à celui des Lombards. Rappelons que si ces Barbares ne représentent que 5% de la population totale de l'Europe, ils n'en sont pas moins efficaces au combat face à une population rurale non guerrière et qu'ils se convertissent si ce n'est au christianisme, tout du moins à l'arianisme ce qui est quasiment la même chose, leur donnant une légitimité internationale. Face aux nombreuses et fascinantes prises de pouvoir et intrigues politiques franques (des Mérovingiens aux Carolingiens), c'est le pouvoir du Pape, Patriarche parmi tant d'autres, qui va s'émanciper peu à peu de l'exarque de Ravennes, de l'Empereur Romain d'Orient pour s'affirmer comme puissance politique à part, grâce aux Rois Barbares (Pépin le Bref et Charlemagne), aux turpitudes byzantines (Impératrice Irène) et à de nombreux faux (donation de Constantin, lettre de Saint Pierre, ...). La puissance papale commence donc peu à peu à s'affirmer. Dans un monde occidental menacé par des nouveaux Barbares (Avars, Saxons, Frisons, Normands, ...), par l'Islam et la violence des guerres internes, Charlemagne fonde un nouvel Empire, et s'il parvient à maîtriser le Pape dans ses ambitions, ses successeurs laisseront la place à une véritable théocratie, notamment Louis Le Pieux, et bientôt le pouvoir religieux et le pouvoir impérial allemand dominent l'Europe. L'épisode de la pornocratie pontificale, les ravages des partages successoraux du Traité de Verdun, les déboires de la féodalité détruisant la Couronne des Francs pourtant centralisée par Charlemagne font entrer l'Europe dans l'ère de la soumission et de la féodalité, du lucre et des guerres internes. L'Europe, ravagée au Nord par les Normands, au Sud par les Musulmans, à l'Est par les Hongrois, est dominée par des Rois faibles, des Aristocrates belliqueux, des Prêtres corrompus, des Papes partouzeurs et des Empereurs Germaniques peu compétents. L'Empire Chrétien n'a jamais été si ridicule et si peu puissant.


L'an 1000 signe la renaissance. La Papauté se réforme elle-même ainsi que son Clergé, elle prend le pas sur l'Empereur après la Querelle des Investitures et gagne définitivement contre lui après la destruction de Frédéric II. Après la réforme grégorienne entre autres, la spiritualité occidentale renoue avec l'Antiquité et allie Foi et Raison. La théocratie Chrétienne n'a jamais été aussi lumineuse et des universités fleurissent, tolèrent en partie les idées extravagantes notamment lors des disputatio, et les intellectuels ne se contentent plus d'une foi aveugle grâce à la double-vérité d'Averroès et la querelle entre Abélard et Saint-Bernard. La vie spirituelle est florissante et de nombreuses initiatives sont prises, par des pauvres et par des riches. Si la patience de la Papauté a des limites, et que certaines hérésies sont rayées de la carte (les Cathares) et que l'Inquisition condamne (certes sévèrement mais pas autant qu'on le pense), elle fait pourtant preuve d'énormément de tolérance et les Papes n'ont jamais été aussi cultivés, cléments et instruits (Alexandre III, Innocent III). Les monarchies, elles, reprennent peu à peu des couleurs et rebâtissent leurs institutions et leurs droits, prenant imperceptiblement le pas sur les aristocraties et même sur l'Empire. Les monarchies françaises et anglaises notamment redeviennent très puissantes. Tandis que la violence des Nobles est envoyée à l'étranger : à l'est par le Drag nach Osten des Chevaliers Teutons, au sud-ouest avec la Reconquista espagnole et aussi par des nombreuses croisades contre les Musulmans (rarement victorieuses), les querelles féodales sont quasiment inexistantes. Tandis qu'après l'appel d'Urbain II, les Nobles se battent pour reprendre Jérusalem, forment des Ordres (les Hospitaliers et les Templiers) sans pitié et inhumains, la sécurité n'a jamais été aussi grande dans l'Europe Occidentale, pacifiée notamment par l'absence des éléments violentes et par la Trêve et la Paix de Dieu mis en place par les ecclésiastiques. Tandis que les hommes combattent, les femmes sont libres sexuellement, se plaisent à l'amour courtois et assument les tâches à responsabilité. Les routes commerciales peuvent donc également renaître, au Nord avec la Flandre et l'Angleterre et au Sud. Pour ne rien gâcher, le climat se réchauffe et la démographie explose. Les nombreux défrichements permettent d'augmenter l'agriculture, d'abolir le servage et permettent l'essor des villes qui s'organisent en corporation et en foires, pour s'émanciper de la dictature des Seigneurs par des franchises. L'économie médiévale est à son beau fixe. Alors que nos contemporains sont à la quête de la croissance économique permanente, l'idéal économique médiéval est celui de la non-concurrence entre corporations, de la tranquillité et de la stabilité. Le droit se développe, punit moins à mort et l'équilibre entre les trois ordres de la société (oratores, pugnatores, laboratores) permettent une douce cohabitation et un équilibre relatif. L'économie financière également, modérée par le droit canon méprisant le commerce de l'argent et l'usure lucratoire, se développe pourtant et de nombreuses banques apparaissent, permettent le change entre de nombreuses monnaies locales, prêtent, organisent des dépôts et financent les Rois, les commerçants et les transports maritimes. Si ce n'est évidemment pas parfait, la vie vaut sans doute la peine d'être vécue dans ce Haut Moyen-Âge là. Pourtant, en 1300, c'est l'Enfer qui attend l'Europe Occidentale.


Bientôt, la crise guette l'Occident. La démographie, jadis une force, devient un handicap. Dans les campagnes, le prix de la terre est trop haut, les terres ne sont pas assez grandes et des tensions naissent avec les Seigneurs qui les accablent d'impôts. Le servage est en pleine renaissance et les paysans sont les uns sur les autres, d'autant plus que tandis que le rendement des terres n'augmente pas, le défrichage n'est plus possible. Dans les villes, l'explosion de la population crée du chômage et baisse les salaires ce qui augmente les tensions entre les corporations, les pauvres et les grandes fortunes. Bientôt, alors que le Pape est éclipsé au profit des Rois, les guerres renaissent et fleurissent un peu partout, ce qui coupe les routes commerciales au Nord comme au Sud. Les mines d'or et d'argent d'Afrique et d'Allemagne sont épuisées ce qui crée une inflation et de nombreuses Banques font faillite à cause de l'insolvabilité des Princes Guerriers et de la perte définitive des Croisades. De plus, les libre-penseurs perdent au profit des obscurantistes et de nombreuses universités ne s'en relèvent pas. Les beaux jours semblent derrière la population médiévale. Le refroidissement climatique crée de mauvaises récoltes, et des famines de grande ampleur ravagent l'Occident notamment en 1315. En 1348, la peste bubonique met définitivement fin à l'Âge d'Or. 35% de la population européenne disparaît et 50% de la population française, sans que personne ne comprenne réellement pourquoi, ce qui produit un choc mystique. Tandis que les administrations sont ravagées, que les routes commerciales ferment, des armées de pauvres se flagellent dans les rues, assassinent un clergé corrompu, se suicident en masse, perdent toute rationalité et font des processions désespérées. Parallèlement à cela, l'hédonisme est de retour et les bordels, orgies, banquets fleurissent de nouveau. L'économique occidentale s'effondre, les salaires augmentent énormément, les revenus des impôts n'existent plus (car plus de contribuables) pour l'Etat comme pour les Seigneurs dont de nombreuses Maisons disparaissent, les campagnes sont complètement désertifiées, les villes sont rongées par les émeutes et les cimetières débordent. Les Rois et Princes n'ont plus de fonctionnaires. La guerre, elle, explose que ce soit en France (Guerre de Cent Ans), en Espagne, en Italie (Aragonais contre Angevins), en Flandre, en Allemagne, en Orient, etc ... Des grandes compagnies de mercenaires, composées de pauvres et d'anciens soldats, se mettent au service des puissants et quand ils n'ont plus d'emplois, tuent, violent et brûlent la population civile. On les appelle les Écorcheurs et les Caïmans. La sécurité n'existe plus et chacun vit la peur au ventre et se réarme. Personne n'est à l'abri et le taux de mort violente passe de 5 à 12%. Même les loups attaquent les populations rurales. La France fait partie des plus touchées et pourtant, son sentiment national se développe après la victoire de la Guerre de Cent Ans, la destruction des derniers grands féodaux et la refondation de la nouvelle Monarchie. Sans rentrer dans les détails, et il en reste des choses à dire, la Chrétienté Latine perd toutes ses valeurs et le modèle féodal se transforme, vers l'individualisme, vers l'humanisme, vers le capitalisme et vers la recherche du profit et de la croissance économique. Le XIVème siècle et sa Mort Noire ont crée notre monde contemporain, bien davantage que les siècles suivants.


L'Empire Chrétien D'Orient, ou l'Empire Byzantin.


Il convient de faire plus court. L'Empire Romain d'Orient, alors que l'Occident se perd entre le Vè et le XIème siècle, est un foyer économique, social et philosophique d'importance. L'Empereur Romain, le basileus, titulaire de tous les pouvoirs, domine les Patriarches (Rome, Jérusalem, Antioche, Constantinople et Alexandrie). Tandis que l'Empire Romain d'Occident s'effondre lamentablement, l'Orient tient bon. Pourtant, les problèmes sont les mêmes qu'à l'Ouest, et notamment le problème successoral entre Empereurs, le problème économique et de gestion. Qu'importe, même si de nombreux Empereurs sont destitués ou assassinés, le modèle romain byzantin tient bon face à ses ennemis Barbares, notamment Bulgares, Serbes au nord, Perses à l'est et Musulman au sud. Les victoires sont quasiment toujours du côté byzantin et les dynasties se succèdent, pleines d'usurpations dont la plus impressionnante est sans doute celle d'Irène qui crève les yeux de son propre fils Constantin VI. Les Eglises d'Orient et d'Occident, séparées politiquement et géographiquement, n'ont plus les mêmes intérêts et Rome réussit à s'émanciper grâce à la Donation de Constantin. Pendant ce temps, Byzance se querelle pour des broutilles. La première querelle est celle du monophysisme (certains pensent que Jésus n'a qu'une seule nature et d'autre qu'il en a deux). Cette querelle sera terminée par l'invasion des Arabes. La deuxième est plus grave : c'est celle des icônes. Tandis que le haut clergé et les Empereurs veulent les interdire, les Moines, le Pape Romain et le Peuple ne le désirent pas : le moins que l'on puisse dire est que la querelle est sanglante. Pourtant, ce ne sera qu'au XIème siècle que les deux Eglises se séparent définitivement pour des broutilles : la nature du pain (doit-il être azyme ou non?), le célibat des prêtres, le filioque, etc ... Si l'Empire Romain d'Orient tente sous Justinien de reconquérir l'Occident Latin, ce sera un échec. L'Empire Byzantin atteint son apogée sous le règne de Basile II le Bulgarocton, connu pour avoir vaincu de manière atroce les Bulgares en leur crevant tous les yeux, et en se contentant d'éborger simplement un homme sur cent pour les conduire au Khan Bulgare. Cependant, à partir du XIIème siècle, l'Empire s'effondre lentement. La Quatrième Croisade finit en 1204 par le sac de Constantinople alors qu'elle ne devait permettre que le rétablissement d'Alexis IV sur le trône et après la perte de l'Asie Mineure, la rébellion de nombreuses principautés grecques, une crise économique d'ampleur, l'Empire tombe sous les couples de Mehmet II, le Sultan Ottoman. La Rome Orientale passera de Constantinople à Moscou. Une bien belle fin.


L'Empire d'Islam, des sommets aux Enfers.


En 622, l'Islam apparaît et s'empare dans une vitesse phénoménale des possessions byzantines au Moyen-Orient, au Maghreb et en Espagne. Les historiens se déchirent sur les causes d'une telle apogée, et notamment sur cette rapidité. Georges Minois l'explique par la nature de la religion musulmane qui ne sépare pas l'espace privé de l'espace public et qui rend la croyance aussi vitale que la respiration. Cela reste discutable. Cet Empire immense, qui s'arrête à Constantinople, à Poitiers et en Chine, est dirigé par les Omeyyades et les Abbassides (qui massacrent les premiers) dans un premier temps. Différentes tendances islamiques se font jour : les sunnites, les chiites et de nombreuses autres tendances. Si politiquement, les Abbassides sont catastrophiques et ne parviennent pas à endiguer une sorte de force centrifuge politique et la prolifération d'émirats indépendants et peu obéissants depuis Bagdad, la civilisation musulmane est la plus brillante du Haut Moyen-Âge (du VIIème au XIème). Les mutazilistes dominent et leur courant de pensée consiste à concevoir le Coran comme un texte crée par l'Homme et non par Dieu, et qui est donc améliorable par la science. Cela explique pourquoi les agriculteurs musulmans, les mathématiciens, les astronomes, les médecins, les commerçants et les artistes sont si prolifiques et font de l'Empire d'Islam le plus riche et le plus ouvert de tous les Empires de cette époque, bien avant celui de l'Occident. Bagdad est impressionnante par sa beauté et sa richesse. L'Espagne Andalouse est un des foyers d'Europe les plus cultivés et cela n'est pas un hasard si l'Université de Salamanque est la première université chrétienne et la plus brillante. Cet Empire d'une richesse considérable est bientôt séparée dans un conflit entre les Fatimides (mutaziliste, ismaeliens, Nizarites) basés au Caire et les Seldjoukides de Bagdad, des Turcs sunnites et hanbalites (partisans d'un Coran incrée et de l'obscurantisme religieux). Les hanbalistes finiront par triompher et plongeront le Monde Musulman dans l'Obscurantisme le plus profond et ne produira dès lors plus aucun écrit scientifique. Au XIème siècle, l'Islam passe de la Lumière à l'Obscurité et l'Andalousie Musulmane passe des mains des Almoravides à celui des Alohades. Tandis que les Croisades permettent aux Musulmans de se coaliser contre l'Occident, l'Empire Musulman se sépare et est rongé par de nombreux mercenaires dont les Mamelouks qui prennent le pouvoir en Egypte. Bientôt, la Reconquista en Espagne à l'Ouest, l'arrivée des Turco-Mongols fondant des Khanats (celui de la Horde d'Or et de Kiptchak) à l'est, et les Croisés et Byzantis au Nord occupent longtemps l'Empire d'Islam qui ne se relèvera de ses cendres que grâce aux Ottomans qui prennent Constantinople et l'Europe de l'Est (Serbie, Bosnie, un peu plus difficilement l'Albanie de Skanderberg). Cet Empire survivra jusqu'en 1918 : une longévité extraordinaire.

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le 23 mai 2019

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