Huis clos
7.7
Huis clos

livre de Jean-Paul Sartre (1945)

Leur pire ennemi n’est autre qu’eux-mêmes.

J'avais un peu du mal à faire une critique de cette pièce de Sartre (qui est ma préférée de lui) . Donc du coup j'ai fait une suite de celle-ci dans une tentative de donner mon avis d'une manière - je l'espère du moins- plus originale.


La scène se joue en 1980, 36 ans après l’arrivée en enfer des trois personnages de Huis-clos l’année de la mort de Sartre. Celui-ci va rendre une dernière fois visite aux personnages qu’il a créé et qui le connaissent.
Introduction faite par le narrateur ;


Garcin est assis et n’arrête pas de regarder les boutons de sa chemise au niveau de ses bras. Estelle assise également, brosse de ses mains ses cheveux.


Inès mâche un chewing-gum et regarde le plafond.


Scène ;


Garçon (rentrant dans la pièce avec une chaise suivi de Sartre) ; Clients (regardant tout le monde) les chefs du dessus vous envoie un visiteur que vous ne connaissez que trop bien.


Estelle (se lève, va vers Sartre et essaye d’user de ses charmes) ; Bonjour, bonjour.


Garcin ; Assied-toi Estelle, tu te ridiculises.


Inès ; Il a raison pour une fois, cherche plutôt ton foutu miroir.


Sartre ; C’est ainsi qu’on se retrouve donc ? Incapable de changer l’essence de notre existence.


Garcin ; Comment ça ?


Sartre ; Ce que je veux dire par là, c’est que tout autant que nous sommes, nous ne pouvons changer car nous sommes MORTS et notre essence c’est figé et n’évoluera point encore. Notre mort a été l’aboutissement de notre vie.


Estelle (paniquée et existé) ; L’Aboutissement mais je n’étais pas au courant ! Mais je dois absolument trouver un miroir (se levant pour le chercher désespérée). Je dois être res.plen.dis.sante. ! (en insistant sur le mot passionnément)


Inès (agacée) ; C’est cela, écrit toi sur le front que l’enfant que tu as sorti de ton vagin. Tu l’as balancé par la fenêtre. Et ton intelligence est tellement sublime et res.plen.dis.sante (ton ironique) que tu as même rajouté une pierre pour qu’il coule bien, crève et ne soit plus la vitrine de ton adultère.


Garcin ; Oh toi la lesbienne rageuse ferme-la ! Ça fait presque 40 ans qu’on entend ton baratin.


Estelle (ton enfantin) ; Oui et arrêtez de me tutoyer.


Inès ; Mais écoutez le donc ! Notre essence est figée ! Nous sommes en enfer et cela pour l’éternité. Nous ne pouvons changer nos actes passés.


Sartre (regardant Inès) : Je te remercie Inès, d’écouter mes mots et d’en comprendre le sens. Et, ou voudriez-vous trouvez un miroir ou encore un costume ? Le temps qui vous avait fictivement été donné pour changer et faire les bons choix est révolu !


Inès (direct et suspicieuse) ; Cela je l’ai compris depuis longtemps. Merci.


Garcin (intrigué) ; Si ce n’est que pour nous dire ce que l’on sait déjà… Pourquoi être venu?


Sartre ; Pour vous remercier.


Estelle et Garcin (en même temps ; enchanté et charmé) ; Ah oui ? Et de quoi ?


Inès (soupire et lève les yeux au ciel)


Sartre ; Votre existence fictive et défunte m’a permis de transmettre un message aux vivants.


Estelle ; Ah je sais ! Avoir toujours un miroir avec soi ?


Garcin ; Non, mais qu’est-ce que tu peux être chiante par fois.


Inès ; Mais laissez-le donc parler !


Sartre ; Non Estelle, ce que j’ai voulu faire comprendre à mes lecteurs est qu’ils arrêtent de s’abattre sur leur sort et qu’ils se rendent compte qu’ils sont eux, encore bien vivants. Et que le temps de prendre leur destinée en main leur est encore offert. Ils peuvent encore modifier leur essence au contraire de vous et moi. L’existentialisme est ce processus de conscientisation qu’ils sont seul maître de leur destinée. L’enfer, c’est les autres. Mais leur pire ennemi n’est autre qu’eux-mêmes.


Silence de quelques secondes


Inès (ironique et énervée se lève) ; C’est tout ? C’est pour ça que vous allez là-haut ou lieu d’ici ? Pour nous avoir rassemblé, crée et répandue votre bonne volonté sur le monde ?


Garçon fait son entrée ; Les chefs supérieurs m’ont informée que votre temps ici est écoulé Monsieur Sartre. Si vous voulez bien me suivre… (Il prend la chaise et sort avec Sartre)


(Entre-temps, Inès c’est rassise)


Les trois personnages gardent le silence et se regardent pendant quelques secondes.


Estelle (avec une voix stupide) ; Mais… j’ai pas compris au fait…


( RIDEAU )

Felis_pardalis
8
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le 4 août 2017

Critique lue 496 fois

Felis_pardalis

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