The Hunger Games nous narre l'histoire de jeunes gens jetés dans une arène avec pour but de s'entretuer, tout cela sous l'œil de caméras qui diffusent toute la compétition à travers le pays. Le dernier en vie sera proclamé vainqueur et sera couvert de richesses.
L'objectif de l'auteur consiste certainement à souligner les dérives de la télé réalité et c'est vrai que l'on est ici très très proche d'un Koh Lanta :
- 12 garçons, 12 filles d'horizons divers largués sur un terrain inconnu et qui doivent d'entrée faire face à un mini-défi qui leur donnera (ou non) des avantages pour la suite
- Premier but pour chacun : trouver de l'eau et s'assurer de pouvoir dormir au chaud/sec
- Rapidement, des alliances se forment
- Difficulté à s'alimenter et attaque sur les réserves alimentaires des autres pour les affaiblir
- Changement de règles en mode twist de ouf
- etc.
Bon, sauf que là, les éliminés ne le sont pas qu'à moitié, mais là n'est pas la question.
La question est de savoir : est-ce que ça fonctionne ? Est-ce que la critique est pertinente ?
Moyennement en fait.
Le livre a été écrit en 2008 et, honnêtement, à cette date, on avait déjà entendu et lu de tout sur la télé-réalité (la grande époque étant bien sûr cette année de grâce 2002, avec la sortie de Loft Story et toutes les analyses les plus pessimistes et apocalyptiques qui avaient pu être faites sur les risques de la télé-réalité).
Du coup, le propos perd de son impact : oui, ok... la prochaine étape de la télé-réalité, c'est de tuer des gens en direct... Rien de nouveau sous le soleil.
Mais ce côté distant par rapport à ce constat est peut-être justement la chose la plus intéressante de ce livre. Parce que cela ne nous choque pas. On est blasé en voyant des adolescents s'entretuer devant des caméras (voire, on est entertained).
Finalement, est-ce que cela ne veut pas dire qu'on est pas loin d'être prêt à assister à ce spectacle pour de vrai ? (ouuuuh... scary)
Au-delà de ça, pas grand-chose à dire.
- le style est minimaliste : « je fais ça, je dis ça, je vois ça ».
- le seul personnage développé dans le roman est son héroïne et narratrice Katniss, vous en saurez très très peu sur les autres (et particulièrement rien sur les bad guyz)
- la fin est gâchée (le twist final de la compétition étant annulé quasiment immédiatement par une ruse de Katniss)
Cela dit, on se prend au roman grâce à son rythme hyper rapide et à une histoire qui donne malgré tout envie de connaître la fin. C'est du fast food, c'est bien foutu, et ça fait du bien de temps en temps.