Philosophie: les livres et pensées poussiéreuses de Platon, d'Aristote, tout juste un peu galvanisés par un Montaigne, un Locke, un Rouseau, un Alain, un Sartre. Les discours oiseux d'un BHL mégalo ou un match de foot surréaliste des Monty Python.
Disney: le monde merveilleux de l'enfance, de toutes les enfances. Une fée bleue, un criquet, un éléphant qui vole, une coccinelle nommée Choupette, une nurse pas comme les autres, Boby Driscoll, Kathryn Beaumont, des sirènes, et une myriade de princesses en pagaille !


Deux univers apparemment antinomiques.
Antinomiques ? Vraiment ?


Ce ne semble pas l'avis de Caroline Giraud qui, bien avant sa Philosophie de Kira, appuyée sur Death Note, avait pensé cette belle rencontre de la philosophie et du conte cinématographié.
Au programme, Le Livre de la Jungle - auquel fait évidemment allusion le détournement du titre - mais aussi Le Roi Lion, 1001 pattes, La Belle et la Bête, Aladdin et La Belle au bois dormant (Maléfique) !
Il en résulte une analyse, très fine, fouillée, en même temps pédagogique et agréable à lire, de plusieurs chefs-d'oeuvres de la souris aux grandes oreilles. De quoi se donner envie de (re)découvrir certains classiques, de découvrir des oeuvres moins connues - comme les adaptations cinématographiques mises en regard avec les métrages animés - et surtout de philosopher. On prend un plaisir barthesien à voir se frôler les noms de philosophes - comme Kant, Hegel, Platon, Orwell - et les noms de personnages de dessin animés (de Baloo à Aurore en passant par Simba, Tilt, Jafar et qui sais-je encore !). On prend goût à philosopher et l'on se mettrait presque à passer en revue la totalité des oeuvres restantes tant les clefs données dans l'ouvrage de Caroline Giraud nous permettent d'aller plus loin, même mieux, nous y encourage !


Certes, tous les philosophes et tous les héros de Disney ne s'y rencontrent pas; il fallut faire un choix. Mais tant mieux, en un sens, car cela laisse au lecteur le pouvoir de poursuivre lui-même la tâche, dans un acte de lecture que n'aurait pas dénié Wolfgang Iser. Un acte de philosophie même ! Car jamais la philosophie ne fut si attractive et addictive ou, pour reprendre une tournure très à la mode, née avec la série Sherlock, jamais la philosophie ne fut aussi sexy !

Frenhofer
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le 30 mars 2019

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