Impérialisme païen par Rvd-Slmr
Qualifié d'œuvre de jeunesse un peu trop fougueuse par des aficionados bien embêtés de voir Evola chier autant sur le christianisme, Impérialisme Païen reste son livre le plus intéressant que j'ai pu lire. Je me suis plongé dans la lecture de Julius Evola pour voir s'il existait un modèle autoritaro-ésotérique capable de tenir la route. Il faut bien constater que, figé par ses axiomes, le pérennialisme semble bien incapable de sortir de sa sphère purement théorique.
Obligé de faire consensus (un comble!) parmi les multiples croyances qui le forgent, le mouvement est condamné à rester effroyablement vague sur des aspects pourtant fondamentaux à sa cohérence. Evola a réussi ce livre justement parce qu'il parle davantage de ce à quoi il s'oppose que de ce à quoi il croit. Sa violente déconstruction du christianisme fait pour quelque temps ombre aux constructions bancales qu'il présente d'habitude.
Pour Evola, le statut de religion révélée pourrit le christianisme dans sa moelle. Le chrétien croit au lieu de savoir, il se place dans une posture spirituelle passive qui l'empêcherait de s'élever vers le vrai divin. La dissection des limites de cette religion est des plus savoureuse. Hélas l'initiation et la connaissance, aux relents malgré tout bien maçonniques, que Julius Evola préconise restent totalement flous et l'argument se retourne vite contre lui.