Isis c'est Tullia Fabriana, une sorte de des Esseintesses et c'est la femme idéale de Villiers. Le jour elle lit de la littérature mystique dans des parchemins à la poussière immémoriale comme une parfaite aristocrate dégoutée et le soir combat le crime et la pauvreté dans les bas-fonds comme Batman. Elle est incroyablement belle, pâle comme le lait, se bat comme un homme et fout leur raclée aux malandrins qui ont le malheur de n'avoir pas lu le Bhagavad-Gita...
Mi-Flaubert, mi-Buffy, Isis est l'héroïne d'un court roman dans lequel il ne se passe rien... Villiers pérore gentiment sur tout et rien et surtout sur la tristesse de notre époque. C'est pas original-original, hein, faut bien le dire et c'est fini quand on pense que ça va commencer. C'est assez comique si on imagine qu'il s'agit de son profil Tinder: "désire rencontrer femme irréellement belle dégoutée du monde matériel pour relation à forte résonance cosmique basée sur une connaissance et une pratique intime de la mystique cabaliste. Non-helleniste et pas sérieux s'abstenir."
Enfin il y a le style et ça, malgré tout, c'est quelque chose.