Le truc avec Robin Cook c'est que quand t'en as jamais lu, t'as un peu l'impression de débarquer dans un monde en disant "eh les gars ça vous dit quelque chose : le Parrain de Francis-je-sais-plus-quoi-Copp... Coppola ?".


Bref comme un puceau avec un flingue entre les mains qui voudrait montrer à la terre entière que toi aussi tu sais tirer.


N'empêche que. L'action se situe vers les débuts du sida à Londres. Le flic de Robin Cook est un chevalier blanc aux méthodes moins musclées qu'un Charles Bronson ayant décidé de faire Justicier dans la Nuit. Disons que, plutôt que de régler ses affaires à coups de fusil à pompe, son caractère et ses répliques à couper au couteau à beurre font mouche.


Encore une fois ici, c'est l'histoire qui prime. C'est d'une violence un peu dégueu, je pense que ça équivaut à quand t'as 10/11 ans, que t'as réussi à péta Sev3n au vidéoclub pour faire le chaud mais que tu te retrouves avec une flaque de pisse au pied du canapé. C'est sombre bordel, tellement sombre et cru.


Pour faire face au chevalier blanc (intègre, avec des principes, genre le flic pur tu vois ?) on avait besoin de son antichrist, à savoir un mec complètement fêlé qui se martyrise le zob à cause de son impuissance et qui détruit des nanas à coups de hâche parce que quand t'es serial killer ta seule façon de prouver ton amour c'est de voir du bon gros rouge couler.


Anyways, dans cette Angleterre de la fin des années 80, on se laisse très vite prendre par ce roman qui vous niquera certainement la chair à coté des ongles, votre paquet de clopes avec une ou deux pensées un peu cauchemardesques en bonus.


Si David Peace le dit c'est que c'est bon vous pouvez y aller, la traduction se défend tellement bien que pendant un moment j'ai cru que Robin Cook avait écrit en français t'sais.


Donc tu peux y aller canard, c'est pas grave de rattraper le retard (surtout en polar).


(on devrait me payer à la rime foireuse une fois pour voir, juste par insolence)

LouKnox
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les livres qui mériteraient une adaptation au cinéma

Créée

le 3 juin 2020

Critique lue 365 fois

Lou Knox

Écrit par

Critique lue 365 fois

D'autres avis sur J'étais Dora Suarez

J'étais Dora Suarez
Coriolano
9

La claque

Comme cela fait longtemps que j'ai lu de chef d'œuvre je n'ai pas un très grand souvenir de l'intrigue. Par contre je me souviens très bien de la noirceur de l'œuvre et de la claque que j'ai pris...

le 7 juil. 2010

1 j'aime

1

J'étais Dora Suarez
LouKnox
9

Critique de J'étais Dora Suarez par Lou Knox

Le truc avec Robin Cook c'est que quand t'en as jamais lu, t'as un peu l'impression de débarquer dans un monde en disant "eh les gars ça vous dit quelque chose : le Parrain de...

le 3 juin 2020

J'étais Dora Suarez
Julien_Sra
4

2 chapitres

A part un premier et dernier (1 et 11) chapitres excellent, je ne comprends toujours pas pourquoi il est si bien noté... Ce livre est une pauvre sinusoïdale, où la période T la plus longue est la...

le 18 mai 2016

Du même critique

Réinventer l'amour
LouKnox
8

Critique de Réinventer l'amour par Lou Knox

Comme pour chaque essai de Mona Chollet que j'ai pu lire, c'est assez difficile pour moi de donner mon avis sans passer par un vécu perso, d'assimiler chaque phrase, chaque situation en se comparant,...

le 23 sept. 2021

13 j'aime

Ci-gît l'amer
LouKnox
8

Critique de Ci-gît l'amer par Lou Knox

Comment soigner l’amertume ?

 C’est curieux comme le sujet d’un essai philosophique peut s’appliquer en temps réel au lecteur sur l’essai en lui-même. 

 J’essaye de clarifier ; compte tenu de...

le 16 janv. 2021

12 j'aime

2

Les Aérostats
LouKnox
4

Critique de Les Aérostats par Lou Knox

Ce qu'est bien avec Nothomb, c'est quand ses histoires à problèmes de bourges qui s'occupent de bourges et qui se gargarisent de références littéraires de bourges, ça dure pas trois plombes. On...

le 27 juil. 2020

12 j'aime

5