Connelly nous en donne toujours pour notre argent. Les romans sont assez épais et denses, l'affaire toujours assez compliquée, avec des facettes inattendues, de l'action. On tremble toujours pour le héros, surtout ce vieux Bosch à qui on s'attache vite, il y a toujours des épisodes sentimentaux, les rapports avec les collègues de la police sont toujours aussi importants, certains sont toujours difficiles...
Terrain connu, donc, plaisir connu aussi, mais toujours renouvelé. Dans ce roman, vous l'avez compris, Harry Bosch a un gros cas de conscience : travailler à innocenter un accusé, c'est opposé à ce qu'il a fait toute sa vie. Et il a bien du mal, non seulement à adopter le point de vue tatillon de l'avocat de la défense, mais aussi à obtenir des informations de la police sans nuire aux amis qu'il a encore dans la boutique.
Les affreux qu'il démasque (bien sûr) m'ont paru trop gros pour être vrais, mais peu importe, l'incrédulité prolonge le suspense, je suppose. Une fois de plus, Bosch tire sur les canailles, il s'est fourré dans une situation où c'est inévitable, tout cela est bien mené, avec juste une incohérence dans la dernière scène, où le vieux flic commet une erreur de débutant, ce qui permet... ce qui se passe et que je vous laisse découvrir.
Je suis souvent énervé par la longueur des pages consacrées aux astuces de procédure dans les romans de Connelly, mais cette fois-ci j'ai été épaté par la description des astuces légales qu'utilise la police pour compliquer la tâche de la défense : l'auteur est bien documenté (il remercie en fin de volume les vrais flics qui l'ont tuyauté). Et comme souvent, contrairement à l'avis de la police, j'ai admiré tout ce qu'il y a dans la loi américaine, et pas en France, pour protéger les droits de la défense. Mais par retour de balancier, la police accentue sa tendance à n'enquêter qu'à charge.
Au fil des romans, la vie de Hieronymus Bosch nous est contée, avec ses tourments et ses ruptures. Dans ce tome, lui et sa fille ont vieilli, j'ai trouvé assez juste et assez sympathique la description de leurs rapports.

HenriMesquidaJr
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le 20 juin 2018

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