Publié sur L'Homme Qui Lit
J'adore ce genre de roman, cette vie d'une autre époque, ces aventures incroyables dans les grands espaces, ces histoires où la nature oppose ses dernières résistances à l'homme, qui cherche à tout dominer quoiqu'il en coûte. Aimer le Nature Writing c'est un peu être conservateur, rêver de revenir à un "avant", avant l'industrialisation outrancière, avant la propriété, avant le déclin de la société, avant que l'on détruise notre environnement aveuglément.
C'est dans ce Grand Ouest américain que l'héroïne de ce roman, Jenny, part vivre avec son frère Otto après que ses deux parents d'origine allemande se soient suicidés, sous la pression des banques pendant une grande crise financière.
Dans un territoire encore sauvage où l'homme blanc tente des pires manières de dominer les natifs américains, ces tribus indiennes qui survivent de la chasse animale, elle apprend avec son associé - un ancien militaire de la guerre de Sécession - et un homme de main qui découpe les carcasses à traquer et tuer les bisons par centaines. L'objectif de cette activité macabre n'étant que de gagner maigrement sa vie avec les peaux et de priver les indiens de ressources alimentaires au passage.
Quelle aventure que ce roman, j'ai vécu mille péripéties aux côté de Jenny, de la cupidité et la violence des hommes à la fraternité, l'amour et la survie au sein de la tribu indienne dans laquelle elle trouvera refuge. Une héroïne incroyable et un roman passionnant sur la folie destructrice de l'homme blanc qu'on a toujours tenté de justifier comme étant "le progrès". Un vieux récit remis en avant grâce à cette réédition des éditions du Rocher, que je ne peux que conseiller aux amoureux des grands espaces américains.
L'Agonie des grandes plaines de Robert F. Jones a paru le 17 février aux éditions du Rocher. Service de presse numérique obtenu via la plateforme NetGalley.