L'Homme qui rêvait d'enterrer son passé par Michaël Bruce

L'HOMME QUI RÊVAIT D'ENTERRER SON PASSÉ de Neil Cross est un thriller où il n'y a rien de nouveau à l'horizon, d'ailleurs il est plus question de rédemption que de suspens ou d'enquête policière. Le créateur de "Luther" n'est néanmoins pas un manche et son livre pourrait bien vous faire oublier de descendre à votre arrêt si vous êtes dans les transports en commun. Ça débute par un accident brutal, violent, sans compromis et c'est bien pendant cette première partie d'avant et pendant le drame que Neil Cross excelle. Dès les premières pages le roman est incroyablement crédible et ciselé et pour le coup effrayant, d'une froide cruauté. Il n'y aura plus d'action ni de violence dans les chapitres suivants, seulement le quotidien quelques années plus tard de ce monsieur tout le monde prénommé Nathan.


Le personnage de Nathan, très ambigu et trop antipathique, est toujours sur la corde raide et s'évertue constamment à donner un sens à sa vie, comme si de rien n'était, ou presque. Pour lui, l'auteur n'emploie jamais la première personne et préfère prendre le risque de rendre l'ensemble moins viscéral, mais l'essentiel est ailleurs : il sait écrire des histoires qui gratte l'âme humaine, ici le psyché d'un homme banal qui s'avère être profondément malsain et égoïste, qui sans remord est prêt à tout pour survivre quitte à laisser quelques proies derrière lui.


Neil Cross n'enveloppe rien, c'est direct, pas de description superflue, ni de sentimentalité, ça se lit vite malgré la lenteur du récit. Cependant, il y a trop de personnages et de situations qui flirtent avec la facilité et la conclusion assez légère de ces 360 pages enlève de la cohésion à l'ensemble. Trop de coïncidences aussi. En effet, comment après toutes ces années ce petit monde peut-il encore habiter aux mêmes endroits, non loin du drame que chacun essaie pourtant de fuir ? Enfin, L'HOMME QUI RÊVAIT D'ENTERRER SON PASSÉ démarre formidablement bien mais souffre de longueurs qui l'empêche de passer le cap de la simple et agréable lecture. OK, c'est déjà pas mal vous me direz, mais bon.

Michael-Bruce
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le 8 sept. 2016

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Michaël Bruce

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