Fiche technique

Auteur :

Jean-François Sabouret
Genres : Essai, Culture & société, VoyageDate de publication (pays d'origine) : 1983Langue d'origine : FrançaisParution France : 1983

Éditeur :

La Découverte
ISBN : 9782707114136

Résumé : Il existe au Japon des exclus de la croissance : les "Burakumin". Au nombre de trois millions, ils constituent la minorité la plus importante, vivant le plus souvent dans des ghettos. Bien qu'ethniquement japonais — et on coréens ou autochtones d'avant l'arrivée des futurs Japonais — ils n'ont pas les mêmes chances que leurs concitoyens ordinaires. En dépit de la loi, ils sont toujours l'objet d'une sévère discrimination dans l'emploi et le mariage, presque toujours contraints, pour avoir caché leurs origines au divorce ou à la démission quand on découvre qu'ils viennent du ghetto. Chez eux, le taux de chômage atteint parfois cinquante pour cent de la population active. Pourquoi cette discrimination à l'encontre des « gens des hameaux spéciaux » ? Parce que les "Burakumin" sont les descendants des parias de l'ancien gouvernement militaire du "shogun" : les "Eta" et les "Hinin". Leur communauté s'occupait d'enterrer les morts et de récupérer les peaux de bêtes. Autrefois, le bouddhisme et la religion animiste shintô les considéraient comme souillés par leur contact avec la mort. Aujourd'hui cette même opposition du pur et de l'impur justifie encore leur exclusion. C'est la persistance surprenante de cette exclusion dans le Japon moderne que présente et explique l'exceptionnelle étude de Jean-François Sabouret, fruit d'une longue enquête sur place. Exceptionnelle car il s'agit d'un sujet totalement tabou au Japon et ignoré de la plupart des travaux des spécialistes occidentaux de la société japonaise. Exceptionnelle aussi car ce regard sur l'un des aspects clés de l'envers du « miracle japonais » est l'occasion de proposer une vision globale de la société nipponne qui s'oppose radicalement aux panégyriques en vogue en Europe. Tant il est vrai que l'on peut parfois mieux comprendre une formation sociale en s'intéressant à ses franges plutôt qu'aux représentations qu'elle donne d'elle-même.