Une deuxième histoire appelée « L’ouvroir des mots perdus » s’entrelace dans le récit de la vie quotidienne désopilante de Beaujour. Cette histoire remonte jusqu’aux origines de son handicap. Ces passages changent de ton et ils sont souvent très émouvants. La première broderie sur la Vallée des Lys, par exemple, est simplement magnifique !
Beaujour, cet employé de 40 ans a un gros, très gros problème... Il ne peut pas dire "non" ! Ici, nous ne sommes pas dans une timidité maladive qui empêcherait de dire ce mot commun au contraire nous sommes confrontés à un personnage qui est dans l'incapacité physique de dire "non". Beaujour ne dit pas "oui" à tout mais il finit toujours par ne rien dire et vous le savez bien "qui ne dit mot consent". Dans son travail d'enquêteur dans un institut de sondage ou bien dans son désir de trouver une femme avec qui partager sa vie, Beaujour a bien du mal à se positionner sans ce "non" bien utile, n'empêche... Quelques scènes sont à mourir de rire !
Il ne faut pas chercher ici une fin surprenante, un « twist », l’originalité de l’histoire est déjà une fin en soi. Bien sûr, ce récit possède plusieurs niveaux de lecture, comment ne pas y voir une critique d’une société consumériste où le « non » n’est pas toujours conseillé… Chacun peut y voir ce qu’il veut.
J’ai aimé ce livre car il est plutôt court et qu’il m’a permis de passer un bon moment avec la plume de Serge Joncour que je ne connaissais jusqu’à présent que par le biais des Papous dans la tête sur France Culture, émission de jeux littéraires que je conseille au plus grand nombre !

Culturiosites
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le 28 août 2018

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