[Cette critique reflète mon avis à l'époque de sa publication, elle ne reflète pas nécessairement mon avis actuel.]


Grâce à son écriture savoureuse, c'est toujours un délice de lire du Revel. Son style marie subtilement provocation ironique et argumentation percutante. Néanmoins, si dans l'ensemble, l'argumentation de Revel est irréprochable (et toujours aussi piquante), sur quelques sujets abordés dans cet ouvrage elle faiblit. On pourrait citer quelques exemples, je n'en donnerais qu'un pour ne pas laisser entendre que tout le livre est comme ça : lorsque par exemple, Revel soutient que l'islam modéré n'existe pas, ou du moins est-il minoritaire. Son argument consiste surtout à dire que l'on entend pas cet islam modéré, en particulier que l'on entend pas les musulmans protester lorsque les fondamentalistes commettent des attentats. Or, cela ne prouve pas grand chose, et donne le sentiment que c'est le côté anti-religieux de Revel qui s'exprime. (Lui qui habituellement était d'un honnêteté intellectuelle irréprochable, avait-il pris un coup de vieux ?)

De nombreux passages du livres sont assez hors-sujet. Revel traite en outre souvent de problématiques de l'actualité de l'époque (2002), mais qui ne sont plus tellement d'actualité aujourd'hui, ce qui malheureusement donne un côté légèrement "périmé" à l'ouvrage.

Toutefois je ne voudrais pas non plus occulter les nombreuses qualités du livres, il reste bon malgré tout, et certains chapitres valent vraiment le coup. (Par exemple celui sur le rapport entre culture et mondialisation, ou encore le chapitre "La pire société qui fut jamais" avec son début hilarant.) Mais du même auteur, je conseillerais plutôt La Grande Parade.

gio
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le 20 mars 2014

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