En 1996, King s'essaie à la publication sous formes d'épisodes de son nouveau roman, La ligne verte. Toujours teinté de surnaturel mais axé sur l'émotion tout en étant plutôt explicitement anti-peine de mort, le roman a rencontré un énorme succès et a été adapté au cinéma. Alors moi le film, je n'en suis pas très fan même si je comprends son succès. Pour ce qui est du roman, c'est pareil.
En fait, j'ai trouvé le style de Stephen King impeccable - comme d'habitude - et pour une fois la fin est tout à fait satisfaisante. Seulement, il s'attarde pour moi un peu trop sur des personnages annexes pour agrémenter l’œuvre de moments de vie, l'ancrer dans le réel. De cette façon, le surnaturel paraîtra paradoxalement plus crédible et surtout on va pouvoir s'attacher à ces gens où les détester. Le truc, c'est que personnellement, cette galerie de personnages même s'ils sont hauts en couleurs ne m'a pas vraiment convaincu, parce que John Caffey est le plus intéressant de tous et ne devient vraiment central qu'en fin de livre. D'ailleurs, la façon de parler de ce personnage est merveilleuse je trouve. Ça dégage à la fois de la simplicité et quelque chose de beau, à un moment King lui fait dire un truc du style "ça pique comme des abeilles". J'ai trouvé ça beau cette façon d'exprimer la douleur, à la fois digne d'un gosse et poétique quand même.
C'est quand même assez bien construit et j'ai trouvé la fin très belle (c'est assez rare pour être signalé, King étant plutôt connu pour ses fins en eau de boudin), mais il m'a manqué quelque chose tout le long de cette lecture pour être pleinement touché.