La Route
7.5
La Route

livre de Cormac McCarthy (2006)

Le 7 janvier, il est grand temps de vous souhaiter une bonne route 2019. A toutes. A tous aussi. Bonne route et, ma foi, sous un ciel de cendre, dans le froid mordant d’un hiver déréglé, je vous souhaite de pousser un caddie rempli de boites de haricots ou de poires au sirop. Je vous souhaite de trouver la force d’avancer malgré l’absence de direction précise et d’espoir solide. Je vous souhaite de ne pas manger les gens, de faire partie des gentils donc. Je vous souhaite de pouvoir allumer un feu et de trouver une canette de Coca-cola qui fera pschiiit à l’ouverture. Je vous souhaite de pouvoir vous abriter sous une bâche quand la pluie – couleur limaille de fer – tombera. Je vous souhaite de ne pas tomber sur les méchants, affamés, qui ont décapité, éviscéré et fait cuire un nourrisson à la broche. Je vous souhaite de ne jamais lâcher votre revolver, jamais, et la seule balle que le barillet contient . Je vous souhaite de trouver des chaussures pour marcher dans la neige couleur gris métallisé. Je vous souhaite de voir la mer, ce qu’il en reste ; la mer sans mouettes ni cormorans, la mer couleur d’encre. Je vous souhaite de savoir « construire des cérémonies à partir de rien et de les animer de votre souffle ». Je vous souhaite de lire La route, Cormac McCarthy, éditions de l’Olivier, traduction François Hirsch.


Un dialogue, à la page 136, entre un enfant né après l'Apocalypse et son père :


Les oiseaux peuvent aller n’importe où ils veulent.
Oui.
Tu crois qu’il pourrait encore y avoir des oiseaux quelque part ?
J’en sais rien.
Mais à ton avis.
Je crois que c’est peu probable.
Ils pourraient voler jusqu’à Mars où un endroit comme ça ?
Non. Ce ne serait pas possible.
Parce que c’est trop loin ?
Oui.
Même s’ils le voulaient ?
Même s’ils le voulaient.
Mais s’ils essayaient et qu’ils arrivent seulement à mi-chemin (…) et qu’ensuite ils étaient trop fatigués. Ils pourraient redescendre ?
Eh bien. Ils ne pourraient pas arriver à mi-chemin (…).
Oh.
De toute façon ils ne sauraient pas où est Mars.
Nous on sait où est Mars ?

Mohammed_Dupondt
8

Créée

le 7 janv. 2019

Critique lue 236 fois

9 j'aime

7 commentaires

Critique lue 236 fois

9
7

D'autres avis sur La Route

La Route
DjeeVanCleef
10

Apocalypse ? No !

J'ai toujours pensé que ça allait mal finir. Depuis petit, en fait. Qu'il fallait que ça crame.  Rien à voir avec un feu divin ou un nuage dense de sauterelles sodomites. Non non, point de courroux...

le 29 mars 2014

110 j'aime

37

La Route
Spoof
9

Roadbook post-apo introspectif et é

Quand Cormac McCarthy, l'auteur de "No Country for Old Men", s'attaque au récit post-apocalyptique, il fait fi des clichés du genre et des conventions d'écriture. J'avoue ne pas être un amateur...

le 4 mars 2010

54 j'aime

4

La Route
Vincent-Ruozzi
8

Terre brûlée, c’est pour les vivants

La Route est une histoire qui repousse les frontières du genre post-apocalyptique. La puissance descriptive de Cormac McCarthy, l’auteur du livre, emporte le lecteur dans les tréfonds les plus...

le 30 juin 2017

36 j'aime

6

Du même critique

Guy
Mohammed_Dupondt
9

S’embrasser sous le Guy

Guy est un film avec des acteurs. C’est déjà pas mal. En plus, il y a un scénario, un chef opérateur, un ingé son, une régie, une production - j’en oublie - c’est très complet comme film. Et vous...

le 3 juin 2019

26 j'aime

8

Contes de la folie ordinaire
Mohammed_Dupondt
1

Charles, ou le meilleur moyen de ne pas boire du Roundup à la bouteille

Des livres qui ont changé ma vie, je veux bien, mais à part Le Code la route, et Le Code pénal, je vois pas trop. Par contre, il y a tous ceux qui m’ont donné envie de boire du Roundup à la...

le 20 sept. 2018

24 j'aime

34

Cosmos
Mohammed_Dupondt
10

Michel Onfray, je t'aime

Sur la couverture, Onfray est écrit gros. Aussi gros que cosmos. C'est normal. Ce livre prouve aux fous qui en doutaient encore que Michel Onfray est un philosophe de poids - le poids d'un cosmos. Le...

le 18 févr. 2019

21 j'aime

15