Publié sur L'Homme qui lit :


Je serai tenté d’avertir le lecteur : ce livre n’est pas ce que vous imaginez. J’ai souvent lu, au moment de sa publication, des avis négatifs à son encontre, généralement rédigés par des lecteurs masculins, bercés depuis leur adolescence dans le monde formidable des super-héros de comics, fans inconditionnels des ces héros aux pouvoirs extraordinaires et aux tenues moulantes.


S’il est bien question de certains de ces héros, et de leur vie sexuelle, passez votre chemin si vous vous attendez à lire un comics sous forme de roman, car cela n’à rien à voir. Il s’agit d’un vrai roman de littérature, qui utilise les mêmes personnages que dans ces bandes-dessinées pour adultes, mais le propos est beaucoup plus noir, le style plus proche d’un essai dramatique.


Dans une Amérique post-11 septembre, les super héros ont raccroché leurs uniformes pour profiter d’une retraite, tantôt médiatique, tantôt dans le monde des affaires. Pourtant, ces anciens héros démystifiés menant des vies quasi ordinaires sont la cible d’un mystérieux tueur. Robin d’abord, puis un à un, ces héros reçoivent une lettre les informant de leur sort funeste à venir.


Mancassola consacre à chacun de ces héros un chapitre de son roman, en commençant par Mister Fantastic, l’homme élastique reconverti en homme d’affaire à succès, puis ensuite Batman, Mystique et Superman. La vie et la personnalité de chacun d’eux est décortiquée à l’aube d’un pays ayant perdu ses repères, dans une société transformée, et chacun doit faire face à ses doutes et à ses interrogations. L’enquête de police menée par l’inspecteur Dennis De Villa constitue le fil conducteur de roman écrit comme un polar.


Je dois reconnaître que j’ai été totalement happé par ce roman. L’écriture de l’auteur est talentueuse, j’ai pris un plaisir fou à me retrouver plongé dans la vie des hommes extraordinaires, et il faut également pour cela rendre hommage au traducteur Vincent Raynaud. Un roman sombre, introspectif, à l’écriture parfaite, que je n’ai pas lâché et que je pourrais relire avec, j’en suis sûr, autant de plaisir que la première fois.

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le 2 mai 2016

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Brice B

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