J’ai un fort penchant pour les dystopies, mais celle-ci... est troublante. Troublante parce qu’on y retrouve notre quotidien. Troublante parce qu’elle réussit à s’imposer non pas comme une punition mais comme une chance. Durant tout le long du roman, la population s’insurge contre les actions de la volte qui met en péril la paix et le confort cerclonien, et pour cause : en apparence rien me manque sur Cerclon. Rien sauf la liberté, du corps et de la pensée, la liberté d’être sinon d’exister. La plume de Damasio est parfois complexe mais fantastique, et les réflexions dont il nous fait part frôlent souvent la poésie. J’ai aimé la façon dont la volution prend forme, elle monte lentement, puis explose. Les actions menées tendent à ouvrir les mentalités, à délier les esprits, pour ensuite frapper fort, et j’ai adoré prendre part à ce combat. La tension est palpable à mesure que les actions s’intensifient et que la menace de se faire attraper augmente. Les personnages perdent parfois leur confiance en eux, et en leurs alliés, mais se confortent finalement dans le combat qui est le leur. Chacun a ce petit plus qui le différencie et le rend unique : Brihx, pris entre l’amour qu’il voue à sa famille et son envie de changer les choses m’a brisé le cœur. Obffs, l’éternel enfant qui s’émerveille de tout et s’amuse d’un rien. Slift, le plus sanguin, le plus téméraire aussi. Il représente, lui et sa milice radieuse, la force brute de la volte. Il est de loin mon favori. Captp le philosophe qui, en plus d’être très intelligent, subjugue par son pouvoir oratoire. Kamio le peintre presque humaniste, celui qui freine et recadre la volte quand elle veut frapper injustement. Ils forment à eux 5 le Bosquet, la poigne de la volte, son élite pensante. Bdcht, petite amie de Captp, toujours en quête de nouveauté, elle essaie de voir le meilleur en toute chose. De tous, elle est peut être le personnage auquel je me suis le moins attachée. Blusq, le génie de l’informatique qu’on est soulagé d’avoir de notre côté. Et Zorlk, que j’espérais vivant, quelque part au fond du Cube. L’issue du combat reste flou jusqu’à la fin, sublime bien que cruelle, qui pose un point final grandiose à une histoire qui ne l’est pas moins. Les tigres pourpres auront réussi à me faire frissonner.
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le 24 mai 2017

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