J'agis, donc je subis

       « La conséquence de mes actes », est un roman écrit par Éva Kavian et publié aux éditions Mijade dans la collection Zone J en 2013 dans lequel Homer, 15ans, subit les choix de ses parents, mais aussi les siens. En effet, à cet âge, ce n’est pas toujours facile de comprendre les adultes et de savoir ce qu’ils pensent réellement. Le divorce, l’homosexualité, la puberté, des sujets assez forts, rarement utilisés aussi explicitement dans des romans dits jeunesse. 
      ***« […] Papa, Maman et moi, nous avons un point commun, nous aimons les femmes. »*** La mère d’Homer tombe amoureuse de Brigitte, une autre femme donc, et la vie du garçon bascule. Lui et ses frères et sœurs sont trimballés d’un parent à l’autre, son père reste d’abord longtemps seul. Homer finit par l’inscrire sur un site de rencontre, mais son père n’y est presque pas actif, et il envoie lui-même un message à une certaine Youplaboum. Cette femme est en fait Marie, son orthodontiste et son père va en tomber profondément amoureux. La situation est un peu gênante pour Homer. Viennent les grandes vacances, et ni son père ni sa mère ne veulent réellement de lui. L’adolescent est alors mis dans un train et envoyé en vacances chez ses parents à elle, qu’il ne connait pas et où il est censé faire son devoir de vacances. Il y est coupé du monde et se retrouve chez des inconnus avec leurs petits-enfants. Il y vivra de grandes émotions, une haine intense envers son père et envers lui-même, de la peur, de la curiosité accompagnée d’une première érection, une grosse frayeur… 
           Le roman est une remise en question d’Homer, de sa place dans la famille, dans la vie de sa mère, de son père, dans la société ; de sa propre sexualité et de celle de sa mère, de ses actes et de leurs conséquences. On parle beaucoup des réseaux sociaux, et de l’utilisation de ceux-ci pour communiquer, que ce soit avec une société virtuelle ou avec son père.

Homer est donc le seul personnage principal, et les autres gravitent autour de lui. Toute l’histoire tourne autour du jeune homme, tous les autres personnages sont vraiment secondaires.

          Je pense que je suis trop âgée que pour aimer réellement ce livre, cependant j’ai bien aimé que l’auteure n’ait pas utilisé de métaphores pour parler du divorce ou de la sexualité. Néanmoins, je trouve qu’utiliser le devoir de vacances comme raison de l’écriture de ces pensées, émotions… permet de gagner « du temps », de la place… et l’introduire à la fin du récit n’apporte rien à l’histoire, on aurait pu facilement s’en passer. 
         Étant écrit à la première personne, on ne connait que le point de vue d’Homer, ce qui est intéressant, car il permet de bien s’identifier, mais qui en même temps ne permet peut-être pas d’aborder tous les sujets globalement et donc de bien les comprendre.
        Ce roman est bien écrit, il n’y a pas beaucoup de phrases longues et ennuyeuses, il traite de sujets actuels, de manière actuelle et jeune. Être dans la peau d’un adolescent aide à mieux cerner les sujets. Je conseillerais plutôt ce livre à des jeunes de plus ou moins 12ans concernés par ces sujets et qui ont l’habitude de lire, car le roman fait quand même 187 pages.