La dernière chance de Rowan Petty par Anaïs Alexandre

Grâce (ou à cause) du Picabo River Book Club j’ai découvert la collection Terre d’Amérique des éditions Albin Michel. J’ai donc sauté sur l’occasion quand Léa nous a proposé un partenariat pour ce roman noir. Nous suivons un escroc attachant dans une l’Amérique des perdants. Un livre que j’ai lu d’une traite.


Rowan Petty est un escroc. Il gagne sa vie grâce à des petites arnaques. Il est seul depuis que sa femme l’a quitté et que sa fille ne lui parle plus. Il se trouve dans une impasse quand une vielle connaissance lui parle d’un nouveau coup. Il lui propose de partir à Los Angeles pour récupérer deux millions de dollars détournés d’Afghanistan. Sur la route il rencontre une prostituée lasse du trottoir, Tinafey. Commence alors une aventure plus dangereuse qu’il ne le pensait.


Rowan Petty est un anti-héro parfait. Il est incapable de gagner sa vie honnêtement et enchaîne les gaffes mais il peut faire preuve de lucidité et d’empathie. A travers cette aventure il évolue aussi en tant que père et en tant qu’homme. Il prend conscience de ses manquements vis à vis de sa fille ou dans ses relations amoureuses et il accepte d’évoluer. Même si il arnaque sans scrupule des gens crédule, il a une forme de moralité, un code de conduite. Je me suis vraiment attaché à lui.


Le style, même si c’est toujours délicat de parler de style quand il s’agit d’une traduction, est assez plat. J’ai même été gênée par l’argot employé mais au fils de ma lecture je m’y suis fait. Je n’aurais pas un souvenir impérissable de cette écriture. La construction narrative est classique mais efficace. Plusieurs intrigues se mêlent et on fait face à un certain nombre de rebondissements plutôt imprévisibles. En le refermant je me suis dit que cela ferait un parfait scenario de cinéma, il y a tout les ingrédients pour un bon polar sur écran. La galerie de personnages proposée est intéressante car très nuancés. On rencontre des personnages de toutes origines et aux buts très differents.


On trouve aussi une description d’un Los Angeles de carton pâte où se côtoient touristes, midinettes et stars hasbeen. Les chimères d’Holywood attirent à elles une foule de gens avides de paillettes et de reconnaissance. C’est dans une machine à vendre du rêve que déambule Petty et Tinafey. La ville, comme eux, porte en elle un parfum de désillusion et de rêves brisés. C’est l’Amérique des exclus qui nous est montrée.


Un roman noir avec lequel j’ai passé un très bon moment.


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Anaïs_Alexandre
7

Créée

le 5 mars 2019

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