Ancienne "journaliste" (sans carte de presse) signant des portraits dans "Le nouvel économiste", dont elle est actionnaire, et ex-chroniqueuse sur Paris Première, Gaël Tchakaloff vient de publier un livre sur Emmanuel et Brigitte Macron ("Tant qu'on est tous les deux").
Raillée par la presse "sérieuse" pour son côté midinette auprès des hommes de pouvoir (Eric Zemmour lui a même balancé sur un plateau télé : "Les politiques, je les connais bien, mais moi je ne couche pas avec eux"), Tchakaloff avait commencé sa carrière "littéraire" avec ce bouquin consacré à Alain Juppé, alors en course pour la primaire de la droite en 2016.
Comme Yasmina Reza avait suivi la campagne de Sarkozy, Laurent Binet celle de Hollande, ou Philippe Besson celle de Macron un peu plus tard...
Manque de bol, la candidature de Juppé sera un échec malgré de bons sondages, la victoire revenant à François Fillon. Ce qui n'empêchera pas la blonde quadragénaire de se faire un nom dans le microcosme, aidée par ses fréquentes apparitions télévisuelles, empochant même le prix du livre politique en 2016.
Entre journalisme gonzo et analyses psychologisantes, le style Tchakaloff déroute et divise, mais il faut admettre qu'on découvre les hommes politiques sous un autre angle dans "Lapins et merveilles". Ainsi, les portraits empathiques mais sans concession d'Alain Juppé ou plus encore d'Edouard Philippe (encore méconnu à l'époque) ne manquent pas de sel, ni de clairvoyance.
Après, on n'est pas obligé de suivre l'auteur dans ses foucades, à l'image de son attachement irrationnel pour la famille Juppé (épouse, ex-femme, enfants...), ni de se passionner pour ses états d'âme de fashionista égarée en province, qui s'amuse à draguer ouvertement le directeur de campagne Gilles Boyer, par exemple.
Mais il faut reconnaître que Gaël Tchakaloff donne un sacré coup de jeune à la littérature politique, et je suis assez curieux de découvrir son nouvel ouvrage.