Le comte de Monte Cristo est une oeuvre littéraire des plus classiques qui présente cependant la particularité d'une accessibilité qui lui est propre. En effet, appréciant grandement la littérature, mais n'ayant cependant pas la prétention de lire avec facilité ses grands classiques, le comte de Monte Cristo est une oeuvre qui ne m'a présenté aucune difficulté d'immersion. Caractéristique certainement due à une qualité d'écriture excellente.
On doit, bien sûr, cette qualité à une perfection scénaristique exemplaire, le foresahdow (procédé scénaristique visant à mettre en place des événements qui révéleront leurs conséquences beaucoup plus tard dans l'oeuvre) n'y étant pas pour rien. Mais le principal élément de l'oeuvre m'ayant marqué reste la construction de son personnage principal.
Le personnage principal de l'oeuvre présente une évolution sans pareille. On débutera l'oeuvre avec un personnage commun et sans profondeur apparente, à l'instar de ces ambitions. Cependant les événements viendront transformer notre personnage en une personne dont le charisme est digne d'une divinité.
Le procédé de transformation et la façon dont il est transmis au lecteur sont eux aussi remarquables. On vivra les événements déclencheurs de cette transformation, mais on ne pourra néanmoins pas suivre celle ci de façon progressive. On retrouvera en effet le héros suite à des événements qui, s'ils sont narrés plus tard dans l'oeuvre, ne le sont pas au stade de notre redécouverte du personnage.
Car c'est effectivement une redécouverte, une nouvelle rencontre du personnage qui nous est offerte. Et si l'on prend un plaisir exquis à retrouver ce personnage devenu méconnaissable, nous le faisons à l'instar des autres personnages de l'oeuvre. En effet si la narration prend assez régulièrement le point de vue du personnage principal avant cette transformation, elle prendra à sa suite bien plus souvent le point de vue des autres personnages. Cette dimension permet de mettre en avant le charisme exceptionnel du héros, de par sa perception par les autres, dont certains iront jusqu'à le voir comme une divinité.
Le comte de Monte Cristo est ainsi certainement l'un des personnages les mieux écrits de mon expérience littéraire. Une oeuvre excessivement immersive qui malgré ses 1400 pages, ne laisse pas le lecteur perdre son intérêt pour elle pendant une seconde.