Dan Simmons se branle la nouille sur ses descriptions... mais le roman vaut le coup.

14 ans : Il m'aura fallut 14 années pour voir enfin la fin de ce livre.... mais... je regrette pas.

Bon, je triche un peu, j'ai surtout fait une énorme pause dans la lecture de ces deux romans. Il faut dire que les 1270 pages de la saga Endymion ne se lisent pas en une semaine.

Je me souviens être en train de le bouquiner à l'été 2001 voire au nouvel an 2002 et d'être arrivé au moment dans "L'Eveil d'Endymion" où le héros se rend sur T'ien Shan. Et puis ensuite j'étais trop occupé par les bouquins que je lisais pour les cours à l'université que je n'ai pas eu le temps de reprendre. La vie a passé et il n'y a qu'il y a que quelques mois, en passant à la bibliothèque, que je me suis dit "et si je finissais enfin cette foutue saga ?"

Du coup, j'ai voulu reprendre où j'en étais, mais je me suis rapidement rendu compte que j'avais oublié plein de trucs (A.Betik, c'est qui déjà ? Le Centre ? Et pourquoi ils sont sur cette planète déjà ?) J'ai donc repris "l'éveil d'Endymion" mais je me suis aperçu que même là, j'avais des trucs que j'avais oublié. Au bout de quelques pages, j'ai fait "ho et puis zut" et j'ai repris l'intégralité des 1200 pages en entier. En fait, je me suis autorisé parfois à lire un chapitre de "L'éveil d'Endymion" entre deux chapitres "D'Endymion" histoire de me donner l'impression de progresser. C'est d'ailleurs pour cela que je fais UNE critique du recueil entier (et non pas une "d'Endymion" et une de "l'éveil d'Endymion" comme tout le monde...)

Du coup, j'ai mis 9 mois à relire puis à finir le livre (en partie dû au fait que j'ai rendu plusieurs fois le livre à la bibliothèque...) et je comprends pourquoi j'ai décroché il y a 13 ans : C'est parfois long pour pas grand chose. Autant j'ai trouvé la saga d'Hypérion dynamique, vivante, passionnante, autant parfois dans celle d'Endymion, j'ai soufflé en voyant les personnages regarder le paysage ou se balader dans le fameux T'ien Shan : c'est bourré de tonnes de personnages secondaires qui ont peu d'incidence sur le reste de l'histoire. Là où Hyperion se concentrait sur plusieurs histoires de genre différents qui se rejoignaient pour une seule grande saga, Endymion part vers le picaresque avec des balades sur différents mondes et de civilisations différentes. C'est sympa mais parfois c'est longuet.

Mais la fin du livre vaut le coup, même si j'avais grillé un des mystères du livre presque 150 pages avant son arrivé. C'est pas grave. L'important reste l'humanité qui s'en dégage, et que l'on voit vraiment où l'auteur voulait en venir en faisant une histoire autour des religions, de la question de la vie et de la mort et de l'amour que l'on ressent pour les lieux et les gens. La fin du livre est chouette, elle donne le sourire.

Si vous voulez savoir aussi d'où les Wachowsky tirent leurs idées pour Sense8 (les gens connectés les uns aux autres) ou pour Cloud Atlas (les récits entrecroisés dans le temps) n'allez pas plus loin, c'est chez Dan Simmons que vous trouverez cela.

Les deux dernières nouvelles en plus dans le recueil : l'une d'entre elle prolonge l'univers en abordant une tribue d'humain entrevue dans la saga et continue encore sur le mode de la compréhension entre les peuples. Ceci dit, cela fait le constat que l'évolution amenée à l'humanité après "L'Eveil d'Endymion" empêche un peu tout récit narratif d'envergure (vu qu'il n'y a plus vraiment de péril.) L'autre n'a aucun rapport avec les "Cantos d'Hyperion" sauf qu'un personnage s'appelle Raul et qu'il y aurait des portails distrans. Alors, certes la nouvelle est chouette, mais elle ne prolonge absolument pas l'univers du cycle d'Hypérion. Elle parle juste des affres d'un instituteurs dans le Missouri. C'est agréable, mais totalement hors-sujet.

Surtout ça faisait longtemps que j'avais pas lu de la SF qui m'avait autant rêvé et fait réfléchir. Ok, ça part carrément dans le surnaturel, mais c'est TELLEMENT bien.