Le jeune écrivain nous livre, pour son deuxième roman, en 1947, le souvenir de ses déjeuners du lundi avec son père et son oncle, ayant perdu sa mère fort jeune. Il relate dans un luxe de détails les habitudes de chacun des deux hommes, leurs différences, leurs aimables chamailleries, le luxe contenu de leur mode de vie, leurs discussions sur l'éducation, l'instruction et les bonnes manières. Il expose ses relations d'enfant avec le monde adulte.
Le charme désuet est assumé, la nostalgie au moins autant ; et pourtant l'auteur fait ressentir cette impression d'éternité, et la volonté que ce monde perdure, par ce qu'il a de rassurant, malgré les quelques inévitables agacements qu'il peut provoquer ici et là.
Il en apprend sur une époque, ses habitudes gastronomiques, son art de vivre dans un certain milieu. Il constitue un hommage à ces deux hommes, malgré quelques ironies. C'est instructif et touchant, bien sensible également.