Suite des Fourmis, le Jour Des Fourmis commence là où le précédent s'était achevé. Agréable sensation donc de retrouver les personnages qu'on avait délaissé à la fin du premier tome. Plus évidemment, de nouveaux protagonistes plus ou moins intéressants à suivre, mais j'y reviendrai.


Comme pour le premier volet des Fourmis, Werber découpe son récit en plusieurs intrigues se chevauchant inlassablement au fil du livre. On suit à la fois un détective tentant de résoudre le mystère d'un tueur en série ayant d'étranges liens avec les fourmis, une croisade de fourmis dirigée par 103 683e, mais aussi la vie de Jonathan et son groupe enfermés dans le temple souterrain d'Edmond Wells.


Si l'histoire du détective Jacques Méliès ne trouve son intérêt que dans le dernier tiers du livre, il n'apporte finalement pas grand chose au récit d'un point de vue philosophique. Mais en ce qui concerne le reste du livre, bon sang, Werber analyse avec brio la nature humaine.


C'est vraiment tout le récit de 103 683e (devenu clairement un de mes personnages préféré de toute la littérature) qui à mon sens, représente le véritable intérêt du livre. Celle-ci est envoyée donc par la reine Chi-Pou-Ni pour exterminer ce que les fourmis appellent les Doigts, c'est à dire nous, les humains. Cependant, un groupe de fourmis rebelles pensant que les Doigts sont des Dieux viennent en quelque sorte semer le trouble dans l'escouade et remettre en question le véritable but de cette croisade. Car en vérité, il s'agit de Nicolas, le fils de Jonathan qui a enseigné le concept de Dieu aux fourmis en ce faisant passer pour un.


Voilà donc l'idée que propose Werber à travers son récit, une idée lumineuse. Les fourmis ne connaissent pas la réelle identité de leurs « Dieux », or il ne s'agit là que d'un gamin se faisant passer pour une entité supérieure. Et si c'était le cas pour l'humain aussi. Si, à notre échelle, un Dieu encore plus grand, si grand que nous serions incapable de le percevoir (comme les fourmis sont incapable de nous voir tellement on est grands), si justement, ce Dieu était un enfant jouant avec l'humanité. Comme Nicolas est un enfant qui joue avec la race myrmécéenne. A méditer.


D'autant plus que le livre contient de nombreux extraits de l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, recueil insolite plein de réflexions toutes plus intéressantes les unes que les autres.


En tout cas, dans le fond, tout comme le volet précédent, Le Jour des Fourmis est foutrement riche en réflexions, et est surtout accessible. Après, effectivement, on pourra toujours critiquer la forme, qui peut rebuter, Werber n'a pas une plume incroyable, ses descriptions notamment la partie sur les humains laissent à désirer. Mais perso, ça ne me gène pas plus que ça, j'arrive à m'investir dans les récits contés, ils sont plein de suspens, bref, moi j'adore.


Dès que j'ai fini ce livre, j'ai enchaîné sur le troisième qui attendait sagement dans mon sac que je m'y jette. Bref, encore un tome, et j'en aurai fini avec la passionnante série des Fourmis de Bernard Werber.

James-Betaman
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le 4 déc. 2018

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