En plein travail face à un double deuil insurmontable, Frédéric Boyer remonte dans le Lièvre au point zéro de l’absence et de la perte dans sa vie : la disparition soudaine d’un voisin fascinant et louche, qui symbolisa à lui tout seul la possibilité d’une vie d’exaltation hors d’une famille étriquée. 


Un récit émouvant par bien des aspects : par sa façon de chercher, dans de larges mouvements circulaires, les origines des larmes et de la solitude ; par sa capacité à ne pas taire la possibilité que l’enfant de douze ans ait pu être la proie d’une illusion, redoublant ainsi la perte de l’être admiré ; par son écriture pleine de doute et de lumière ; par sa façon, surtout, de garder les deux véritables absents - jamais nommés, bien qu’on les connaisse évidemment si l’on suit les parutions de Frédéric Boyer - à la périphérie du récit, dans un espace à jamais inaccessible, même par l’écriture. 

Cyril-spoile
7
Écrit par

Créée

le 5 nov. 2022

Critique lue 9 fois

Cyril T

Écrit par

Critique lue 9 fois

Du même critique

Nouvelles ukrainiennes
Cyril-spoile
7

Critique de Nouvelles ukrainiennes par Cyril T

J’aime Emmanuel Ruben. J’aime sa manière d’écrire en géographe, son attention aux reliefs et aux frontières, son sens de la poésie des fleuves et des forêts qu’il emprunte à Julien Gracq dont il est...

le 5 nov. 2022

3 j'aime

1

Alexis Zorba
Cyril-spoile
5

Critique de Alexis Zorba par Cyril T

Zorba, c’est bien sûr ce type qui danse sur une plage crétoise, un cliché ambulant d’office du tourisme grec - dont la fameuse danse, c’est bien connu, n’est même pas traditionnelle mais a été...

le 5 nov. 2022

3 j'aime

Tous ceux qui tombent
Cyril-spoile
8

Critique de Tous ceux qui tombent par Cyril T

Qui étaient-ils, les 10 à 30000 morts de la Saint Barthélémy ? Et à qui appartenaient les mains qui, cette nuit de 1572 puis pendant plusieurs semaines partout en France, ont frappé, blessé, embroché...

le 5 nov. 2022

3 j'aime

1