Dévoré en quatre heures dans mon lit en une seule nuit, voilà le sort que j'ai réservé à ce fameux Livre des Baltimore, acheté en grand format par ma mère il y a deux ans, que j'avais vu entre beaucoup de mains mais qui ne m'avait jamais tentée.


Ce livre, s'il m'a tenue en haleine pendant presqu'une nuit, n'est pourtant pas parfait. La syntaxe n'est pas hors-du-commun, et le fait d'appeler un événement "le Drame" (avec un D majuscule, j'insiste) durant tout le livre ne m'a pas vraiment plu. Voilà pour les points négatifs. Quant aux points positifs, ils sont (heureusement) nombreux : forte envie de tourner les pages (la preuve, je les ai toutes tournées en une seule fois), un attachement sincère aux personnages et enfin, la description des lieux si réaliste que l'on s'y croirait, sans jamais avoir posé un seul doigt de pied en Floride, à Baltimore ou dans les Hamptons.


Ce qui rend ce livre attachant, c'est aussi cette structure narrative un peu spéciale (qui m'a fait penser au très réussi Les Apparences de Gillian Flynn), avec des couches de récit qui se superposent et qui, selon les souvenirs de Marcus, s'enchaînent et se répondent. Les mystères, secrets de famille, rivalités et amour (c'est cette partie que j'ai trouvée la plus ennuyeuse : en effet, savoir que Marcus et Alexandra écoutaient 2pac lors de leurs ébats n'était pas forcément la plus utile des informations) se confondent, tout ceci étant placé sous l'égide de ce Marcus Goldman-de-Montclair, qui, au fur et à mesure que l'histoire avance, se révèle, en compagnie de Léo, le papi sympa qui lui sert de voisin.


Durant les 300 premières pages, Marcus raconte son enfance, ses cousins, son oncle et sa tante. Des récits enchevêtrés d'anecdotes qui sont touchantes mais qui montrent également à quel point les enfants peuvent être cruels entre eux. Cette partie m'a vraiment fait penser à Moi, Boy de Roald Dahl, son autobiographie que j'ai lue plusieurs fois quand j'étais petite, mais aussi à Treize à la douzaine, livre autobiographique de la famille Gilberth, où tous les souvenirs (notamment ceux de la maison du Maine) sont racontés par deux enfants.


Les personnages sont attachants, sans pour autant qu'ils soient gnan-gnan : on comprend très vite qu'Hillel sera protégé par Woody, mais on ne se rendra compte de la portée de leur engagement qu'à la toute fin. L'histoire d'amour qui n'avance pas entre Alexandra et Marius dans la partie "Floride - 2012" est relatée grâce aux apparitions d'un chien, et le hockeyeur débile qui sert à Alexandra de petit ami ne déteste pas Marcus, bien au contraire.


Derrière toutes ces petites anecdotes se cache également une jolie histoire de famille, sur fond de placement en Bourse, de stade Saul Goldman, d'erreurs et de jours de fête : de quoi vous faire instantanément penser à votre famille, à ses secrets et à ses rivalités, car, au fond de nous, nous sommes tous des Goldman. Qu'on soit de Montclair ou de Baltimore ...

CFournier
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le 27 juin 2017

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Coline Fournier

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