J'avais adoré le deuxième tome, mais là tout est trop long : à peu près 40% du livre est consacré à la civilisation la plus chiante du monde, les saloperies à roulettes.
Autant Pierre Boule nous faisait découvrir avec passion toute la complexité d'une société simiesque, autant Pullman m'a assommé avec ses putains de Mulefas. Ils sont juste insupportables, tous les chapitres qui leur sont consacrés semblent passer au ralenti.
C'est d'autant plus dommage que le reste du bouquin est assez épique.
Sauf la fin.
En effet les deux principaux antagonistes sont expédiés en quelques pages (voire en quelques lignes pour l'un des deux) : un pugilat grotesque et un courant d'air, mouais peut mieux faire ...
De plus la toute fin avec la séparation forcée sonne vraiment trop mal, c'est complètement artificiel et pas du tout justifié, on dirait de la méchanceté gratuite de la part de Pullman. L'art de la fin dramatique été perfectionné par Shakespeare et Hugo, mais Pullman n'y arrive clairement pas.
Et c'est ce qui ressort pour moi de la trilogie : un manque de maîtrise général. Pullman avait de super choses à raconter, mais bien souvent son talent d'écrivain n'est pas à la hauteur de l'histoire : de nombreuses scènes de bravoures sont désamorcées à la manière d'un Coït Interruptus en éloignant les protagonistes, évitant ainsi d'avoir à raconter ce qu'ils ne voient pas. Et cette sensation de passer au travers de nombreuses choses est drôlement frustrant.
Ultime reproche, la facilité avec laquelle les personnages "mauvais" apprivoisent systématiquement la faune agressive (les spectres dans le 2, les oiseaux dans celui-là). C'est juste pénible.