Stefan Zweig, qui s'était réfugié au Brésil, après avoir été déchu de la nationalité allemande par le régime nazi a écrit cet ouvrage au début des années quarante, sachant probablement qu'il allait mettre fin à ses jours peu de temps après.
L'auteur, qui a été les des plus admirés en Europe entre les deux guerres, revient sur sa jeunesse, son goût croissant pour la littérature, ses amitiés (Romain Roland, Emile Verhaeren, Arthur Schnitzler, Sigmund Freud, et bien d'autres), ses prises de position pour la paix. C'est l'occasion d'une véritable immersion dans la mentalité viennoise de la fin du XIXème siècle et du début du XXème avec son foisonnement intellectuel et artistique, mais aussi ses blocages et préjugés. Il nous éclaire sur les causes et les étapes de la lente et inexorable montée de l'antisémitisme et la façon dont il a vécu et subi, désespéré, ces années sombres.
Un livre essentiel, dense, superbement écrit (traduit) par l'un des plus grands écrivains humanistes pacifistes du XXème siècle.
A lire absolument.