Après son œuvre « La promesse faite à ma sœur », Joseph Ndwaniye prend un nouveau virage avec « le Muzungu mangeur d'Homme », paru en 2012 aux éditions Aden (collection La rivière de Cassis), 151 pages nous racontant l'histoire non d'un Rwandais à la recherche de sa famille et de ses racines, mais d'un couple d'idéalistes Hollandais partant à la découverte d'une terre dont ils ignorent tout.

Lies, médecin, s'apprête à prendre la direction d'un hôpital local, tandis que son compagnon Arno abandonne tout pour la suivre dans l'inconnu. Là-bas, le jeune homme apprendra les merveilles, la culture et les dangers du pays qui l'accueil grâce à l'aide de Delphine, infirmière ayant à cœur de lui apprendre sa langue et ses coutumes, et la famille de cette dernière. Désireux de faire quelque-chose pour ceux qui l'ont pratiquement adopté et défendu contre les calomnies, Arno remue ciel et terre pour leur offrir l'eau potable. Lies, quant à elle, sera confrontée à la difficulté de se montrer à la hauteur de son prédécesseur, des attentes des autres et des siennes. Hélas, l'un et l'autre verront également leur univers s'effondrer et devront trouver en eux la force d'affronter leurs actes et leurs rêves brisés: Lies ressent des sentiments de plus en plus forts pour Baptiste, son chauffeur, au désespoir d'Arno qui s'enfonce dans le chagrin. La jeune femme désire s'installer avec son amant en Hollande mais ce dernier ne trouve pas le courage de quitter ce qu'il a toujours connu. Quant à Arno, sa tristesse le pousse à voyager, ses pas le conduisant au lac Kivu et à l'étrange ermite vivant sur une île réputée maudite.

« Il est capable de boire l'urwagwa et l'ikigage. Il se sent le muzungu et non plus le blanc parmi eux. Chaque occasion est bonne pour retourner sur la colline. Il peut maintenant tenir une conversation en kinyarwanda. Lorsqu'il s'absente pendant plusieurs jours, des hommes accostent Delphine pour lui demander de ses nouvelles. »

L'amour de Joseph Ndwaniye pour sa terre natale est présent à chaque page de son œuvre, au travers des descriptions des paysages sauvages du Rwanda. Comme cité auparavant, le texte parle de la découverte d'une terre que l'auteur aime profondément, découverte par les yeux de blancs. Je dirais que c'est là le principal intérêt du livre: non que l'histoire est inintéressante, mais elle manque de saveur: la peur de Baptiste d'aller contre l'autorité de sa famille est bien plus intéressante à mon sens que le dilemme de Lies, de même que le chagrin d'Arno face à sa séparation avec sa femme est insipide par rapport à son émerveillement face au lac. Mais, étrangement, je trouve que c'est une bonne chose: je préfère mille fois lire l'histoire d'un blanc partant en voyage à travers le Rwanda qu'un bête triangle amoureux.
Pour résumer, c'est un très beau récit qui à la capacité de mettre des étoiles dans les yeux d'un lecteur rêveur, malgré le manque d'intérêt de la relation entre les personnages.

Cael Dereck, 1BD
Cael_Dereck
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le 4 mai 2014

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