Voilà une lecture qui m'a laissée perplexe. D'abord totalement happée par l'ambiance mystérieuse créée par Somoza, j'ai decroché au fil des pages pour finir le livre dans une certaine indifférence, ce qui est un comble pour un roman qui enchaîne les scènes marquantes (âme sensible s'abstenir).
En effet alors que les premières pages sont marquées par une aura intrigante, l'auteur dévoilant les clefs de l'intrigue au compte goutte, le roman bascule dans sa deuxième moitié dans une explication didactique pseudo scientifique assez peu convaincante et plutôt barbante. Même les personnages, quoi que pas totalement inintéressants, ont du mal à retenir l'attention du lecteur tant il devient assez vite évident qu'ils n'ont en fait pour fonction que de servir de chair à canon horrifique.
Reste malgré tout que l'écriture de Somoza parvient à plusieurs reprises à faire émerger du chaos grotesque des corps moribons des images d'une poésie remarquable, sauvant le roman de l'oubli dans l'esprit du lecteur qui, faute de se souvenir du nom des personnages ou des détails de l'intrigue, gardera sans doute longtemps en tête les formations animales extraordinaires des forêts espagnoles.