Fiche technique

Auteur :

Nicolas Berdiaev
Genre : EssaiDate de publication (pays d'origine) : 1924

Résumé : Série d'articles (La fin de la Rennaissance, Le nouveau Moyen-Âge, Considération sur la révolution russe et Démocratie, socialisme et théocratie) structurés autour d'une même idée mère : l'échec du projet humaniste. L'humanisme, qui entendait libérer l'homme de toutes ses chaînes, l'a laissé choir dans le néant d'une liberté purement formelle. Abandonné de Dieu, l'homme affirmé de l'ère humaniste et de la rationalité des Lumières, abjurant toute spiritualité, s'est vautré dans un matérialisme qui le menace d'une mort autant extérieure qu'intérieure. L'écorce humaine s'est avilie au contact des idées qui étaient en germe dans l'humanisme : démocratie, libéralisme et socialisme sont autant de tentative de destruction de la personne humaine, personne qui avait connu sa plus grande floraison au Moyen-Âge, dans la liberté des corporations et du travail manuel sensé. De personne, l'homme est devenu une individualité abstraite - selon une conception purement mécaniste -, atome d'un régime - socialisme et démocratie n'étant que les deux faces d'une même pièce - niant toute liberté humaine au nom de la nécessite et de son nouveau dieu : l'économie. La révolution bolchevique, farouchement antidémocratique, marque une rupture, un espoir. Faisant table rase de toutes les belles valeurs humanistes - valeurs qu'il est réactionnaire d'invoquer encore et toujours puisque ce sont elles qui ont conduit au monde machinisé, désincarné et vidé de toute spiritualité dans lequel nous vivons -, le bolchevisme entend créer un nouvel homme avec de nouvelles valeurs, des valeurs satanistes. La Russie, terre d'élection de la spiritualité, et en cela opposée à la tiédeur qui a gagné et conquis l'ensemble de l'Europe civilisée, ne peut se satisfaire d'une voie moyenne, d'un Etat juridique aux valeurs humanistes moyennes et - ne pouvant pour le moment atteindre la fraternité en Christ - préfère encore la camaraderie dans l'Antéchrist. La venue d'un nouveau Moyen-Âge est proche. Non pas répétition des siècles passés, du Moyen-Âge, mais résurgence de l'esprit dans la vie de l'homme, repoétisation d'une vie devenue si anémiée et prosaïque.