Le Parfum
7.8
Le Parfum

livre de Patrick Süskind (1985)

Né dans la fange, les odeurs nauséabondes d’un marché aux poissons et abandonné pour y mourir par sa mère, Jean-Baptiste Grenouille avait tout pour détester l’existence. Rejetté ensuite par sa nourrice et par un prêtre qui va l’expédier dans un foyer où aucune émotion n’est donnée aux enfants. Ils sont là pour survivre à la famine et au manque de famille, pas pour y être aimé et cajolé. Grenouille va ainsi grandir dans un espace clos et vidé de toute humanité, ou plutôt de toute chaleur humaine. Ce qui lui convient parfaitement, lui qui est un garçon froid et distant, uniquement inspiré par les odeurs qui l’entourent. Son nez ultra développé et puissant comble toutes les désirs qu’il peut avoir pour n’en laisser plus qu’un dominant. Il veut posséder le plus de connaissances possibles sur les parfums, les acquérir, afin d’extérioriser ce qui bout en lui. Créer la beauté, et posséder ce qu’il y a de plus doux, suave et beau en eux : celui des femmes rousses en pleine fleur de l’âge, où la puberté pose tout juste les formes et la séduction.


Si l’idée de recueillir les saveurs et parfums de toute chose est très intéressante, je n’ai pas du tout adhéré à pas mal de choses, notamment des incohérences qui m’ont vraiment énervée. L’écriture est superbe, la technicité de la récolte des parfums est facile et agréable à appréhender. J’ai pris un grand plaisir à apprendre ces choses, tout comme un malin déplaisir à haïr Grenouille à cause de ses méfaits. La fascination qu’exerce ce personnage si mystérieux et complètement fantastique est bluffante. Ce don, cette capacité olfactive poussée à l’extrême, source d’extase incommensurable causera également sa perte. Face à une telle merveille, l’humanité n’est que crasse et déjection qui se camoufle derrière un drap de fragrances douceâtres. On cache le laid sous des atours de beauté, digne du portrait de Dorian Gray. L’hypocrisie d’une espèce relatée dans un roman étonnant qui aurait mérité la coupe de pas mal de passages selon moi.
Cela ferait une très bonne novella, soit un roman caduc.


https://cenquellesalle.wordpress.com/2020/08/11/le-parfum/

ellenbooks
5
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le 8 avr. 2021

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