Oui, Laboriot car ce fut laborieux et je le regrette beaucoup.
Je me faisais une joie de lire ce monument de la littérature française, et je suis bien heureux de l'avoir enfin lu, mais c'est à peu près ma seule joie.
Pourquoi le lire ? Si cela ne vous intéresse pas, passez donc au paragraphe suivant.
D'une part, je voulais vraiment comprendre ce qu'était, dans le texte original de notre génie littéraire, ce qu'on appelle aujourd'hui un "Rastignac de la politique". D'autre part, m'étant récemment entiché de lire les grands auteurs français, je suis passé successivement de Flaubert (Madame Bovary) à Maupassant (Une Vie, car, quittant Emma, il fallait évidemment enchaîner avec une autre vie pas rose de femme au 19ème), puis j'ai tellement aimé Maupassant que j'ai presque tout lu de lui, finissant par Bel Ami, une belle histoire d'ascension sociale, de laquelle j'ai évidemment transité vers Balzac et son Père Goriot (où, soit dit en passant, le personnage central est beaucoup plus je jeune Eugène que le vieux Goriot) puisque je savais qu'il était aussi question d'une peintre de la société française du 19ème à travers l'ascension d'un jeune provincial à Paris.
Je ne vais pas raconter le livre ici, Wikipédia fait cela très bien.
Pourquoi être déçu ? Parce que, pour faire court, sur 310 pages il y en facilement 50, peut-être 100 de trop. J'avais supporté le style de Balzac dans Les Chouans, mais là j'ai vraiment eu du mal à accrocher, alors que je pensais atteindre un sommet de la littérature. Rien à dire sur l'histoire, les personnages, l'intrigue, la description de la bourgeoisie parisienne et des beaux restes de la noblesse française. Non, c'est de style ampoulé, pour ne pas dire boursouflé, qui fait que certains paragraphes sont longs pour dire une idée courte. Passé le premier tiers, voire même la première moitié, l'intrigue prend le dessus et l'on se laisse porter. Il eut juste fallu élaguer davantage la première partie (pratique que Flaubert et Maupassant semblent avoir exercée drastiquement, pour alléger, dynamiser et simplifier leurs récits).
Au final, c'est tout de même un grand classique qu'il faut avoir lu, c'est un enjeu de culture générale pour toute personne s'intéressant à la littérature française. Ce serait même la pièce maîtresse de l'oeuvre de Balzac. J'en suis d’autant plus déçu....