Je ne fais pas partie de la pléthores qui insistent sur le fait que ce livre est fait pour les enfants. Ni même du coté de ceux qui persistent et signent qu'il s'agit d'une oeuvre pour adulte. Je me situe plutôt sur la médiane. A vrai dire, ce livre s'adresse, selon moi, d'abord et avant tout à l'enfant à l'intérieur de soi. Celui qui s'émerveille encore devant une branche de la bonne forme, un coucher de soleil rosé, un gros camion qui travaille avec une gigantesque pelle à l'avant, une collation spéciale…


Avant, je crois, on s'émerveillait plus des choses qui nous entouraient. Maintenant, tout est presque possible, tout se voit instantanément, l'immédiat devient la nouvelle religion. On ne tient plus à grand chose depuis l'avènement du prêt à consommer. Illico, presto, même l'amitié devient plus virtuelle qu'humaine. Mais lorsqu'on voit un enfant s'éprendre pour quelque chose, on y décèle de l'importance, de la signification, comme absorbé par l'entité, épris d'une certaine passion. Le meilleur exemple demeurera toujours la fameuse doudou. Le besoin, la nécessité, un attachement qui se rapproche de l'amour. Même la suce ne lui arrive pas à la cheville. La doudou, c'est le prolongement du parent, rien de moins. C'est cette innocence qui me séduit chez l'enfant. Comme le petit prince et son amour inconditionnel pour sa rose.


Elle a beau lui pourrir l'existence, elle demeure intacte la flamme qui brule en lui pour le végétal. Son questionnement sur l'existence aussi transpire l'innocence lorsqu'il s'adresse à l'aviateur. L'enfant, le petit prince, arrive toujours à décomplexifier la situation en apportant un argument de poids. Cet ingrédient, c'est la base. Les valeurs fondamentales qui nous meuvent comme l'amour, le sentiment d'appartenance, la simplicité. L'adulte en nous ne le voit pratiquement plus ce petit éclat presqu'invisible, obnubilé par la passion du millénaire, la technologie instantané. Pour se rapporter à l'essentiel, rien de tel qu' un enfant.


L'enfant à l'intérieur de moi a quelque peu disparu à travers les années. Je ne suis pas très joueur, plutôt casanier, rationnel au carré et imprégné de zone grise assez profonde. Par contre, chaque fois que j'ai eu un enfant, je suis redevenu, pour un court moment, un gamin. Afin de me mettre à la place du petit être devant moi. Et curieusement aujourd'hui, je dois absolument le retrouver. Afin de me réveiller, de me remettre à vivre. Je me vois comme l'aviateur coincé dans le désert à la recherche d'une réponse. Avec mes problèmes d'adulte, ma philosophie écrasante selon laquelle la vie doit être lourde.Et pourtant quand je le vois, lui, avec sa petite innocence et son amour pour sa doudou ou son camion auquel il tient ardemment... Si je ferme les yeux et me remémore ma lecture du petit prince, je peux même affirmer qu'il lui ressemble et ce jusqu'à ma lecture première de ce livre. Un petit blond qui arrive de nulle part…


Et si c'était toi, mon fils, mon petit prince venu pour me réapprendre à regarder la vie avec un coeur….


d'enfant...

Jean-francoisBohémie
9

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Créée

le 20 mars 2019

Critique lue 179 fois

Johnny B

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