Autant dire directement que j'ai été déçu mais j'aurais dû en même temps savoir à quoi je m'attendais.
L'idée que j'avais de ce bouquin serait les aventures d'un sociopathe à moitié immortel qui peut commettre tous les vices sans prendre une ride et blabla, une sorte de Bel-Ami fantastique et plus glauque.
Et bien j'aurais pas dû me faire une idée pareille car la déception qui tiraillait à chaque page était bien douloureuse. Au début, je pensais simplement à une introduction un peu longue mais bien fournie afin de mieux introduire les persos et le reste.
Mais après une amer constatation, à savoir que ce que je prenais pour une introduction poussait quasiment à la moitié du bouquin, j'ai compris tardivement que j'avais une vision faussée de cette histoire, car si l'idée que j'en avais était finalement bien celle que propose Wilde, la démarche utilisée pour exposer ce récit n'était pas celle à laquelle je m'attendais.
J'avais cru que le fantastique guiderait le récit au lieu d'en être finalement un argument. C'est seulement dans la deuxième partie qu'il prend une ampleur plus conséquente et c'est vers la fin qu'on plonge carrément dedans.
Et bien que le cynisme catastrophique d'Henry Wotton m'ait diverti pendant deux ou trois chapitres, il a fini par devenir lassant et tout aussi ennuyeux que les péripéties mondaines toutes plus mortelles les unes que les autres.
Dorian Gray n'est même pas un personnage, c'est juste un cobaye ou un avatar de Wotton, ce qui est intéressant en terme d'analyse sur la vanité de ce pauvre garçon, mais terriblement mou à lire.
Au final, que tirer de tout cela ? Un récit sur le dandysme ? Un récit fantastique ?
Un roman soporifique, ennuyeux et pourtant, brillant à certains moments, affligeant à d'autres. Le discours sur la vanité de toutes choses et la vantardise de certains peut être aussi intéressant que longuet et dérisoire.