Le Portrait de Dorian Gray n'est pas un roman qui laisse indifférent. J'ai trouvé le concept original et bien traité : pouvoir voir l'état de son âme en regardant son portrait et vivre sa vie en fonction de son état. C'est un concept différent qui change des thèmes généralement développés dans les romans de cette époque.
Seulement, j'ai eu quelques problème avec chacun des personnages. Malgré le fait qu'il soient vraiment bien développés. Dorian Gray le principal, passe d'un état de total innocence à un homme que le reflet de son âme à rendu fou, blasé par les gens. Basil est certainement le personnage le plus insipide, sans réel caractère, ne retrouvant Dorian que pour lui faire des reproches et chouiner sur ce que Dorian est devenu, puis le pire de tous Lord Henry. Lord Henry passe l'intégralité du roman sans la fermer, balançant des vérités absurdes avec l'assurance d'un coq, ce qui rend le personnage plutôt insupportable, se posant comme un je-sais-tout, même les sentiments de ses amis Dorian et Basil : « Vous ne pensez pas un mot de ce que vous dites, Harry, et vous le savez bien. Vous êtes bien meilleur que vous ne le prétendez.»
Le sujet de l’homosexualité n'est pas clairement assumé, on sent bien que les personnages sont plus que des amis et certaines allusions renforcent ce sentiment mais les personnages s'intéresse tout de même beaucoup aux femmes, un des "amants" présumé étant marié, et Dorian Gray souhaitant le devenir, bref l'auteur noie un peu le poisson, l’homosexualité étant un sujet tabou à cette époque.
J'ai trouvé que l'intrigue principale prend un peu trop de temps à se mettre en place. Le tableau est achevé très vite au début du roman pourtant son rôle arrivera une centaine de pages plus tard, en attendant on subit les philosophies de Lord Henry et les plaintes du pauvre Basil.
Puis le roman accélère, Dorian change, influencé par ce portrait qu'il essaye sans succès d'ignorer. Il devient fou et subit une fin tragique (un peu téléphonée).
Bon roman que j'aurai aimé plus incisif, où le bla bla insupportable de Lord Henry aurait pu faire davantage de place à l'évolution du personnage de Dorian jusqu'à ce qu'il sombre dans la folie.
Roman qui n'est pas excessivement long, un classique tout à fait recommandable.
Mes respects.