Niccolo di Bernardo dei Machiavelli écrit le Prince en 1532, un acte de foi politique. Ce discours est animé d’une passion qui anime l’auteur pour la ville de Florence ainsi que d’une souffrance envers sa patrie, et surtout par l’état de faiblesse et de désunion de cette dernière qu’il dénonça par ailleurs dans son « Discours sur Pise » en 1499. Ce texte est écrit quelques mois après la chute de la république florentine en 1512, laquelle il fut un fervent défenseur. Il y a d’ailleurs travaillé durant quinze ans. Machiavel ici expose des stratégies pour gouverner et procède de la façon suivante : il aborde les sujets dans leur globalité pour ensuite les analyser de manière rationnelle et systématique. Selon lui, l’art de gouverner résulte de l’ajustement de la pensée à l’histoire. Il va alors poser les bases d’une nouvelle rationalité politique, afin de trouver un moyen pour que la république puisse résister à la fureur des armes. La grande question de l’œuvre est la suivante : Comment préserver une liberté républicaine tout en garantissant la stabilité de l’État et l’efficacité du gouvernement ? L’auteur s’appuie sur deux grandes notions pour établir sa reflexion sur l’art de gouverner. D’un côté la fortune, qui représente ce qu’on nous échappe, et de l’autre, la vertu, qui symbolise ce que nous avons en notre pouvoir afin d’agir. La question de l’état dans ce texte est fondamentale. Le « stato » représente des réalités extrêmement diverses qu’il recouvre toutes en même temps. C’est d’abord le territoire sur lequel s’exerce le pouvoir du gouvernement, les hommes qui siègent à ce gouvernement, le type de régime que souhaite ces hommes, et la possibilité de choisir tels ou tels moyens afin d’exercer le pouvoir. Machiavel change alors la conception du prince, s’interrogeant alors sur la vérité effective, c’est à dire la vérité qui tient compte du mouvement. En effet car il semble que la sagesse suprême de l’art de gouverner, c’est d’être attentif à la qualité du temps, et d’agir en conséquence. Mais agir sur qui ? Et bien l’auteur va distinguer deux « classes » sociales reprises plus tard par Karl Marx en différenciant le peuple des grands. Il dira alors qu’il vaut mieux pour le prince s’allier au peuple plutôt qu’au grands, car les grands veulent dominer, et le peuple ne pas se faire dominer, ce qui est une volonté plus facile à satisfaire. En effet, car le prince, doit être la réponse aux désirs des hommes. Il doit donc agir en conséquence afin de garder le pouvoir.