Paris, hiver 2011. La vie d’Alice Jourdan tourne inexorablement au cauchemar.

Tout a commencé par le décès de son mari deux mois auparavant, puis par la révélation de ses infidélités avec une de ses collègues.

Maintenant, la folie la menace, car elle vient de se faire agresser par un mort !

Son assaillant a le visage identique, trait pour trait, à celui de son défunt mari. Une ressemblance telle, qu’elle ne peut pas être qu’une ressemblance.

"Ce qu’elle vient de voir à la lueur des réverbères, l’arrache à sa torpeur, bouscule les limites de son deuil, de son renoncement et la fait vaciller jusqu’aux fondements de sa raison."

C’est vers Victor Bellanger, flic borderline qu’elle va se tourner afin de se confier. Il voit en cette affaire, une enquête aux promesses cicatrisantes, susceptible de lui faire oublier, pour un temps tout au moins, ses démons. Mis à pied pour une durée de 15 jours, c’est hors du cadre légal, qu’il va mener sa propre enquête.

C’est ensemble, qu’ils vont tenter de démêler cette affaire qui va dévoiler peu à peu un passé torturé, au sujet de la famille d’Alice.

LE PSYCHOPOMPE, était dans les mythes de la Grèce antique, le guide des âmes qui passaient vers l’au-delà. Ces personnages, souvent divins assuraient le passage vers la nuit et ses mystères. Ils étaient les passeurs bienveillants des âmes humaines.

"Mon âme a quitté mon corps comme un mouchoir de soie quitte votre poche." Hemingway

Avec un titre énigmatique comme celui-là, je pressentais que ce thriller ne renfermait pas une histoire traditionnelle, tout du moins je l’espérais. Eh bien j’ai été totalement comblée !

Une entrée en matière ahurissante, avec l’agression d’Alice par un mort qui attise l’intérêt mais qui inquiète également. Car démarrer fort c’est bien, mais faut-il encore que ça suive derrière, et dans le cas présent sur presque 600 pages. Il fallait donc du costaud derrière, eh bien nous l’avons !

Une histoire qui prend ses racines en Afrique, et qui nous fait remonter le temps jusqu’au printemps 1966, date à laquelle les parents d’Alice, tous deux chercheurs au CNRS, s’y installent pour leurs recherches.

Le récit se fait donc en alternance, avec d’une part l’enquête en 2011 et, d’autre part la remontée à travers le temps grâce à une lettre testament, que Virginie Montserray, la mère d’Alice, lui a laissé. Car pour comprendre la situation dans laquelle se trouve Alice aujourd’hui, il faut remonter aux origines de cette incroyable histoire.

La succession des chapitres, présent - passé, donne une dynamique incroyable au récit et fait du livre LE PSYCHOPOMPE un véritable page-turner.

Dominique Maisons nous entraîne avec adresse et brio dans une histoire démente et dans un univers qui captive de bout en bout. Une généreuse documentation vient enrichir le récit, avec la découverte d’une région, d’un peuple, de leurs pratiques religieuses, de leurs us et coutumes.

LE PSYCHOPOMPE s’est révélé au-delà de mes espérances, j’ai été envoûtée par cette lecture, alliant détente et enrichissement culturel.

L’excellente nouvelle pour terminer est que LE PSYCHOPOMPE vient de paraître en format poche aux Editions POCKET sous le titre « Les violeurs d’âme » autant dire qu’il n’y a aucune raison pour ne pas succomber à la tentation !
Carine_Boulay_S
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 7 mars 2014

Critique lue 2.1K fois

Critique lue 2.1K fois

Du même critique

Le Tueur de l'ombre
Carine_Boulay_S
7

Un rythme moins intensif que le premier volet ...

Je vous parlais il y a peu de temps, d’un livre exceptionnel LE TUEUR INTIME de Claire Favan. LE TUEUR DE L’OMBRE en est la suite. Tourner la dernière page du premier volet, a été pour moi LA...

2 j'aime

Le Tueur intime
Carine_Boulay_S
10

Génialissime de la première à la dernière page !

"C’est en lisant « Le silence des agneaux » que Claire Favan marque un tournant définitif dans le choix de ses lectures. Sa passion pour les tueurs en série est née. Frustrée quant à leurs réelles...

2 j'aime