On va éluder d'emblée le style lourdeau de l'oeuvre, les descriptions infinies, les généalogies sans fin et les chansons sans raison. D'autres critiques insistent déjà sur ces points suffisamment, c'est pas vraiment le propos, les points centraux du problème de ces trois livres. Je crois.
Serions les problèmes selon des thèmes, voulez-vous ?
Les antagonistes.
Ils n'existent pas, surtout le fameux Sauron qui n'a pas de corps, juste un œil qui regarde des trucs mais n'agit pas. Du coup, ça limite bien la tension, malgré les multiples tentatives de nous faire valoir la menace, elle n'a aucune tangibilité, rien.
Sauron c'est juste une vielle impotente sur un banc public qui vous houspille comme niveau de menace.
Il est surtout pas très malin pour rattacher les points entre eux. Gollum lui dit que des hobbits sont porteur de l'anneau et quand deux hobbits se pointent dans le Mordor, il suppute qu'ils sont juste des espions. Du coup, même dans le Mordor, les hobbits pourraient faire des selfies, se faire bronzer devant la montagne, au pire, un orc leur filera une amende, je sais pas.
Les neufs, les Nazgûl, ne servent à rien, ils peuvent déjà rien contre quatre Hobbits sans aucun entrainement qui fuient la comté dans le désordre, mais ensuite, ils font rien. On les présente comme monstrueux, généraux de la bataille qu'ils perdent en un jour. Ils tuent personne, saccagent un B&B à Bree, se font bluffer la moitié du temps, ne voit rien, c'est juste des gamins gothics qui font genre avec du fond de teint emprunté à leur grand-mère et des tatouages en décalcomanie.
Saroumane, à l'instar de Gandalf a des pouvoirs pas précisés, il fomente beaucoup mais réalise rien de funeste au final, son armée se fait dégommer en une nuit au gouffre de Elm, paf, merci au revoir, puis lui tente sa chance avec la tchatche et se trouve en confinement dans sa tour, car visiblement l'auteur n'a aucune idée de la suite (mais qui sera pas terrible durant cette fin interminable).
Les orcs et autres demeurent de sombres crétins, qui s’entre tuent dans une tour, donc toujours pas une menace, tu peux en aligner des milliers, ils se font détruire comme des mauvais PNJ.
Les semi-protagonistes.
A part retarder l'intrigue, ils font le job mais sans plus, au mieux ils meurent (on y reviendra), Boromir, l'intendant du Gondor, etc.
Le seul truc remarquable, ce sont les seuls qui sont sacrifiés.
Les protagonistes.
Déjà, niveau psy, ils sont tous pareil, des grands chevaliers courageux, bravant les dangers pour la veuve et l'orphelin, tous, avec une petite variante avec les Hobbits qui hésitent deux secondes, puis deviennent courageux comme les autres. Rien les distinguent.
Merry ou Peppin font parfois des conneries pour faire avancer l'intrigue, parfois.
Mention spéciale à Gandalf dont les pouvoirs ne sont pas du tout explicités dans les romans (oui, il semblerait qu'il le soit dans d'autres livres, je sais), mais là, c'est ballot. Un coup, il te défonce un Balrog, mais ne peut rien contre des orcs ou doit se battre à l'épée comme les autres. Il fait de la lumière parfois.
Frodo est parfois soupe au lait, mais il peut compter sur son servile Sam qui ne fait que s'écraser...
Sinon personne ne meurt, pas parce que je veux du sang, mais pour montrer les enjeux, la dureté de la situation.
Malgré les batailles, les aventures, ils s'en sortent avec deux pansement Hello Kitty, un bisou magique et au lit.
L'histoire.
Ca sent l'impro, et on va dire que le traîne-savate, il sera roi et il a une armée de fantômes et une meuf elfe pour respecter les quotas.
L'anneau qui sert à rien, à part mater les meufs dans les vestiaires serait un super truc magique genre le vaisseau amiral des mauvais films d'invasion ET que tu le détruis et paf, tout le monde meurt ! La grosse facilité grossière à éviter.
Il est un peu con-con, encore une fois, Sauron d'avoir mis autant de pouvoir dans un seul truc et de le paumer, c'est con quand même. Comme tous les gothics, il est suicidaire et devrait parler l'assistance sociale de son collège.
La preuve, il met même pas un cadenas à code sur la porte de sa montagne qui pourrait détruire son anneau, pas un vigile rien. Il doit avoir des flèches et une buvette pour ceux qui viennent faire fondre un anneau, on imagine.
Sinon, leur projet on en parle, tout raser, brûler dont la comté et mourir de faim au bout d'une semaine ?
Et on va rajouter des gros hippies inutiles à l'intrigue sinon, ça va vite tourner à un guide de voyage, genre Tom Bombadil qui chante et fait deux ex machina sans raison.
Ce que je veux dire, c'est qu'à la base, au cœur le projet du livre est débile sinon ridicule, pour résumer.