Bataille pour le trône

J’ai remarqué une chose étrange en lisant ce troisième tome. Alors que je croyais que c’était la faute au découpage français qui fractionnait l’histoire, me voilà devant le même problème à cette relecture : je suis incapable de faire un résumé de ce qu’il se passe dans ce tome sans un peu de concentration. Pourtant, je vous assure que je lis avec attention et que je sais toujours où j’en suis.

Est-ce que vous avez déjà ressenti cette sensation, lorsque vous partez en vacances quelques jours voir une à deux semaines et qu’ensuite on vous demande de raconter ce qu’il s’est passé, et que vous êtes incapable de remettre les événements dans l’ordre. Vous commencez par raconter une anecdote, puis vous rectifiez : « ah oui, il s’est passé ça, avant », puis vous continuez à raconter et finalement au lieu d’avoir raconté linéairement vos vacances, vous avez raconté votre séjour dans le désordre. Et puis, vous avez cette étrange impression que vos vacances ont duré à la fois très longtemps et que pourtant c’était hier que vous étiez partis de chez vous.

Eh bien (et je pense que cela est dû en partie au fait que différents personnages alternent la narration), je ressens la même chose face à ces livres. Je me souviens d’un événement concernant un personnage et je me rends compte que dans le tome il s’est passé « tout ça » concernant ce personnage, et du coup l’histoire général, et au fur et à mesure, je reconstitue le tome, mais plus que ce simple tome, l’histoire général. Plus que n’importe quel livre (par exemple les Harry Potter où chaque tome correspond à une année avec un début et une fin), les Game of Thrones sont pour moi un seul tout, une suite d’événements logiques qui s’enchaînent pour créer actions, rebondissements et suspens :

Après la bataille de la Néra, l’équilibre des pouvoirs change, pour ne pas dire qu’il s’inverse.

L’armée de Stannis est anéantie, Tyrion perd son pouvoir en tant que Main du Roi, Rob qui n’a jamais perdu aucune bataille perd néanmoins le nord avec la chute de Winterfell, Jon doit s’allier aux sauvageons tandis que la Garde de la Nuit est quasiment décimée, Sansa voit ses fiançailles rompues, mais un autre mariage se profile pour elle, tandis que les Lannister, aidés des Tyrell, sont de plus en plus puissants. Arya quant à elle continue sa route avec l’espoir de retrouver sa mère et Daenerys devient une conquérante plus féroce.

Autant dire que de nombreuses situations ont déjà changé dans le début du roman, créant une véritable coupure avec la suite qui montre quant à elle de nombreux rebondissements. Dans ce livre plus qu’aucun autre, des personnages voient leur attente déçue tandis que le lecteurs pleurera la perte de certains d’entre eux. La guerre continue, mais une autre apparaît également avec plus de force, celle des hommes contre les Autres, au mur.

Il est difficile d’en dire plus sans gâcher la surprise à ceux qui n’ont pas encore lu le livre. Néanmoins, pour ceux qui ont déjà vu la saison 3, vous trouverez là plus de détails, de nouveaux personnages (le prince Oberyn de Dorne qui n’est pas encore exploité dans la série) et surtout que le livre ne s’achève pas comme dans la série, il continue. Je crois que la version française fait arrêter un des livres après les Noces Pourpres, cela a d’ailleurs une logique, reprise dans la série. Mais le livre continue permettant de nouveaux rebondissements et de nouveaux changements comme pour Tyrion, Sansa et Joffrey par exemple.

Autre fait : j’ai également remarqué qu’aucun roi ne prenait jamais la narration dans les tomes. En effet, Robert, Renly, Stannis, Balon Greyjoy et Robb ne sont pas narrateurs mais sont vus par les yeux de leur entourage, Main du Roi ou famille. Ce fait m’a particulièrement frappé à cause de Robb, puisque toute sa famille (à part Rickon qui est pour le moment trop jeune) est narrateur à tour de rôle et depuis le début.

Seule exception, Daenerys, mais elle est à la fois femme et khaleessi, ce n’est pas encore une reine.

Affaire à suivre !