Une balade, pas inintéressante, dans le milieu de Westeros (sans spoiler.)
Difficile de juger ce volume sans juger le 5eme livre. En effet, wikipédia (et une note de fin de tome) me renseigne qu'à l'origine le Tome 4 et 5 devaient être un seul et même livre, mais qu'au lieu de le couper de moitié, Georges R.R. Martin a décidé de mettre la moitié des personnages (et événements) dans un et l'autre moitié dans l'autre.
Dommage, parce qu'ayant fini la saison 4 de la série télé (et en ayant franchement marre de me faire spoiler la suite par des petits malins qui ont lus les livres) je commence la saga avec ce volume, qui aux dire de tous est pas le plus passionnant de la saga. Il faut dire que par moment on sent que cette histoire souhaite faire le pont entre la fin de la guerre des 5 et la guerre "du feu et de la glace." Du coup, c'est de la mise en place, c'est des personnages qui évoluent lentement, au milieu d'un pays dévasté. Et c'est parfois pas très palpitant, surtout quand ça se passe dans des régions qu'on avait peu vues avant (Dorne + les Iles de fers) avec une platrée de nouveaux personnages.
Mais du coup, j'en ai appris pas mal sur l'univers de Westeros, sur ses religions notamment (un aspect complètement zappé par la série...) j'ai pu me mettre un peu mieux la carte en tête et voir le pays qui se reconstruit. C'était, je pense, une partie de l'intérêt de l'intrigue sur Brienne que de décrire le peuple campagnard de Westeros et d'introduire l'univers des brigands. Étant donné que le lecteur à 50 pas d'avance sur elle, je .
De même, dans le côté balade, je pense que Georges R.R. Martin a voulu combler aussi un trou dans son univers et parler de Dorne, des Iles de fers et de Braavos et donner une consistance à Westeros. C'est d'ailleurs à la lecture du roman que je me suis dit que le père Martin avait pas mal calqué son histoire sur les différents peuple : Le nord rappelle L'écosse, les Fer-Né les Vikings, l'intérieur de Westeros fait penser aux royautés anglaises et françaises des moyen-age et Renaissance, Braavos ressemble à Rhode ou à l'Athène antique, les Dorniens jouent le rôle de la monarchie espagnole et tout ce qui se passe du côté de Daenerys est inspiré de l'antiquité egyptienne, babylonienne, syrienne, etc.... Pour un auteur américain, s'encrer à mort dans l'histoire de l'Europe, c'est couillu.
Niveaux intrigues, on a une structure assez habituelle : Chapitre qui plante l'intrigue et rappelle les événements qui avaient lieu à la fin du tome précédant, chapitres de développement, et chapitre de conclusion qui se termine par un événement qui renverse tout ou par la promesse d'une intrigue bien plus puissante dans le futur. Un aspect intéressant avec l'idée du découpage par "groupe de personnages" c'est qu'on sous-entend des intrigues que l'on verra dans le prochain volume (ainsi que la mort d'un personnage important.)
A vrai dire, même pour un tome où "il ne se passe rien" j'ai dévoré parfois une centaine de page en une seule journée, preuve que c'est quand même loin d'être inintéressant.
Question personnages, j'étais pas très étonné de voir que j'étais bien plus attaché aux aventures d'Arya qu'à celle de sa soeur ou de Samwell. Mais c'est surtout les chapitre avec Cerseï qui m'ont le plus plus ! J'adore la façon dont ce personnage personnage est cruel dans la série, mais les livres, c'est encore mieux, vu qu'on a ses arrières pensées en temps réel. Elle ne peut pas s'empêcher d'insulter ou de mépriser tout le monde. Son intrigue est d'ailleurs assez intelligente puisque chaque élément sur lesquels elle intrigue va revenir à la fin du livre.
Bref, j'ai bien aimé, mais j'attends de lire le tome suivant pour me faire une idée, histoire de voir si les éléments sont aussi bien réparti que ça.
PS : j'adore les petits malins sur Sens Critique qui disent que Martin "allonge la sauce exprès pour vendre du livre." Un mec qui met 5 ans à écrire des livres et qui a la cinquantaine passé (au moment où il a fini d'écrire ce libre) ne se dit pas : "hé, je vais rajouter un volume supplémentaire dans ma chronologie histoire de gagner du fric. Après tout, c'est pas comme si ça me faisait repousser l'échéance à mes 80 ans !" Tssss....