C'est un fameux trois-mâts...

Critique pour les 4 premiers tomes, sans spoiler :

Robin Hobb laisse de côté les chevaliers, les dragons, l'Art et le Vif, pour une autre forme de magie : les bateaux vivants ! Plus précisément, nous suivons les pérégrinations d'un bateau pris dans les luttes de succession de la famille Vestrit, qui le possède. Dans les aventuriers de la mer, on abandonne l'introspection propre à l'assassin royal, raconté à la première personne, pour un récit aux protagonistes multiples, dont les trajectoires divergent et se croisent, un peu à la Game of Thrones.

Robin Hobb utilise ses romans pour nous parler de nous. Il n'est plus question ici de cheminement intérieur, mais de conflits familiaux. Malheureusement, la famille Vestrit fait un peu trop penser à une famille américaine de la fin du XXe siècle, et j'ai parfois eu la désagréable impression de lire une télénovella, ou un feuilleton à la Dallas (Edit : ceci vaut surtout pour le tome 3. Le tome 4 retrouve le parfum d'aventure qui sied à la série).

En revanche, Hobb a toujours autant de talent pour créer des univers cohérents, la marque des grands auteurs de fantasy. On sent l'odeur de la mer, la force du vent et le goût du sang. Larguez les amarres !

À 4 tomes lus, le 5eme en cours, je précise qu'il n'y a aucune rupture temporelle ou spatiale entre les cycles. La narration "enchaîne" les tomes, le découpage de l'éditeur français s'avère du coup moins brutal.