Lorsque Hemingway nous enseigne l'Universel

Hemingway nous enseigne l'Universel

Hemingway signe probablement ici sa plus belle œuvre : Le Vieil Homme et la mer, parut en 1952, et qui lui vaudra le prix Nobel de littérature quelques mois plus tard « pour le style puissant et nouveau par lequel il maîtrise l’art de la narration moderne ». Il nous distille ici la sagesse d’un homme qui aura affronté les plus grandes atrocités que le monde ait su créer (puisque Hemingway vivra « de l’intérieur » la Première Guerre mondiale ainsi que la guerre d’Espagne).

Cette œuvre est évidemment et d’abord le récit d’un homme, Santiago, vieux pêcheur, qui rencontrera la plus belle prise de sa vie (un marlin) contre lequel il se battra avec respect et détermination pendant de longues heures nocturnes, puis du combat contre les requins, mais d’un homme toujours debout face à l’adversité, malgré le temps qui lui courbe le dos ; le récit d’un homme qui inspire, finalement, la plus grande estime...

C’est aussi cette histoire d’amitié touchante qui lie le vieillard à ce jeune garçon, Manolin, qui lui voue une véritable admiration pour son opiniâtreté... alors que les cruels parents de ce dernier ne voient chez le loup de mer que l’image d’un raté malchanceux...

Mais cette histoire, c’est surtout un enseignement : la mise en abîme -- dans un récit poignant -- du combat universel de l’homme face à la nature. Un combat courageux, digne, respectueux, empathique et rempli d’émotions. Le combat d’un vieillard, seul, face à la grandeur de la nature ; face à sa nature ; face à ses limites... L’histoire de l’Homme, fier, face à sa condition fragile.

Plus que partout ailleurs, Hemingway parvient ici à pénétrer l’universel, à écrire la condition même de l’homme dans toute sa petitesse et sa précarité, mais également à en saisir la beauté, la poésie et la valeur. Un chef-d’œuvre. Un classique. Une œuvre parmi les plus belles de l’Histoire.

D.M.