Le bal des imposteurs

Sarah est morte.
Son mari, âgé de soixante-dix ans, fait croire à la police que c'est un suicide puis soudain, nous savons que le tueur, c'est lui.
Pourquoi ce meurtre après 45 ans de mariage ? Comment un souvenir peut-il tout détruire ?
Et là, nous nous plongeons dans les souvenirs de ce mari, désormais meurtrier.
Nous apprenons ce qu'il pense de la bourgeoisie, de ces personnes qui sont issues de son monde mais surtout, de sa passion, de sa rencontre avec cette fille : Ella.
Sarah est sa cousine. Elles se ressemblent de manière frappante, mais sont tout de même différentes.
Revenons à cette métaphore de la bourgeoisie qui pourrait encore s'appliquer au monde d'aujourd'hui. Les personnes aisées sont comme un banc de poissons. Ils restent entre eux, en sécurité. Cette situation met bien en évidence qu'il est hélas, difficile d'être un poisson solitaire et de suivre son propre chemin.
À ce moment-là, je me dis que l'époque dans laquelle nous vivons n'est pas si différente.
Revenons à notre histoire. Ella est dans son monde. Ils sont sur la retenue mais expriment leur point de vue sur cet environnement si particulier qui les entoure. Elle transmet sa vision du monde, son ressenti sous forme de métaphores, et lui, James, reste sur la réserve. Ses réponses sont évasives. Son éducation, sa politesse mais surtout sa curiosité le poussent plutôt à poser des questions afin d'en apprendre plus sur la mystérieuse Ella.
Par ses origines et son histoire, elle est prisonnière. James pourra-t-il la sauver ?
Puis, tout s'enchaîne très vite. Elle de son côté, reste à Londres pour prendre le temps de rompre les fiancailles. Lui de son côté, part à Pragues avec son ami pour vivre sa musique.
Tant de drames arrivent... Le désespoir de cet ami, Eric... Son acte...
Ce sont là, des tragédies qui permettent à notre musicien de se réfugier dans sa passion, de se surpasser, de devenir pendant un court moment de sa vie un virtuose.
J'ai mal pour Ella. James est si lâche. Il a passé sa vie à fuir, à avoir des regrets. Pourquoi ne pas avoir cru à cette femme qui l'aimait tant ? S'aimait-il plus ? N'y avait-il que sa conscience à lui qui lui importait ? Qui pense vraiment à cette femme abandonnée par tous ? Accusée d'un meurtre dont elle n'en est pas l'auteur ?
Durant le reste de sa vie, elle était prisonnière entre quatre murs. Même ses derniers mots adressés à James n'ont pas été respecté...
Pauvre Ella.... Malheureuse jusqu'à ce qu'elle mette elle-même un terme à cette mascarade.

C'est un des meilleurs livres que j'ai lu. L'auteur est un géni. Pas une fois, je me suis ennuyée. J'ai ressenti la violence de cette passion, un amour vrai. J'ai aussi eu l'impression de sentir une odeur dans ce livre.
J'ai eu le coeur déchiré.