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Déçu par ce roman cocasse, mais jamais hilarant...

Plutôt déçu par ce "front russe", bureau des Affaires Étrangères en charge des "pays en voie de création", exilé dans le quartier de l'avenue de France, loin des ors du quai d'Orsay. Affecté à ce service improbable, le narrateur, fraîchement débarqué de son Sud-Ouest natal, ira de déboires administratifs en petites mésaventures du quotidien, pour finir sur ce constat sans appel, comiquement disproportionné en regard de son objet : "L'histoire d'une vie, c'est toujours l'histoire d'un échec".
Quelques extraits pour donner le ton, toutefois :
"Je n'étais pas entré au ministère pour faciliter les relations de la France avec l'Ouzbékistan, le Kamchatka ou la Kabardino-Balkarie mais pour satisfaire à la fois mon désir de voyage et mon besoin de stabilité professionnelle. Quelle autre administration pouvait m'offrir cette double perspective ? La Défense peut-être, mais les déplacements y étaient souvent synonymes de danger, ce qui correspondait peu à mon caractère."
"Je n'osai rien répondre. J'imaginais l'album des photos de vacances de mon interlocuteur. Lui ou elle souriant au milieu des décombres. Le monde était en solde. C'était la loi du marché adaptée à la découverte de la planète. Déjà Christophe Colomb n'avait découvert l'Amérique que parce qu'il cherchait une route plus économique pour atteindre les Indes."
"Rire avec modération à la blague du chef est un précepte à garder à l'esprit si l'on veut survivre en milieu administratif. Il faut toujours rire à la blague du chef. Mais ce rire doit cependant être modéré si l'on ne veut pas passer pour un lèche-bottes auprès de ses collègues."
Roman cocasse certes, mais, malgré de nombreux éloges finalement peu mérités de ci de là, jamais hilarant... Sur des prémisses un peu comparables, n'importe quel livre de Philippe Jaenada (mais tout particulièrement l'excellent "Plage de Manaccora, 16 h 30" - découvert grâce à l'excellente blogueuse littéraire Cécile de Quoideneuf : http://ceciledequoide9.blogspot.com/) vous procurera vraiment bien davantage de jubilation, de rire intérieur et de claques de réel aussi vertigineuses qu'impromptues...
Charybde2
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le 21 sept. 2011

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Charybde2

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