L'écriture est incisive (très drôle les remarques sur sa mère pourtant mourante) et pétrie de piques affutées sur l'actualité du moment (2007/2008 en gros). Le narrateur rédige un journal pas si intime puisque ses pages sont entrecoupées par celles de ses enfants qui lui répondent, et tout le monde à une conversation épistolaire qui fonctionne malgré tout très bien. La forme est donc originale et on commence ce livre court en souriant franchement car on y lit le style direct et corrosif d'un individu qui ne peut être que Guy Bedos. Puis à mesure que la lecture avance, on se sent mal à l'aise. Des élèments qu'on imagine moins autobiographiques rendent la frontière plus ténue avec le roman en tant que tel. D'abord tracé en filigrane, on voit se dessiner un fil conducteur qui est le droit pour chacun de choisir sa mort. Le thème est bien amené mais l'ambiguité générale autour du narrateur noie le propos l'essentiel du temps. Ici, c'est un thème qui aurait mérité d'être développé sur deux fois plus de pages, et en refermant ce livre on ne peut que se dire que c'est dommage.