Petite déception que ce roman en ce qui me concerne. J'avais laissé Karim Berrouka suite à la lecture de l'excellent Le club des punks contre l'apocalypse zombie et après avoir fait l'impasse sur La fille qui n'avait pas peur de Chtulhu.


Comme on le voit, Karim Berrouka aime les titres à rallonge et accrocheurs, et je dois bien reconnaître que je suis plutôt client moi-même. Du coup, toutes les conditions étaient réunies pour que je me penche sur ce Jour où l'Humanité a niqué la fantasy.


Outre le titre, le premier chapitre lance le roman tambour battant, avec une prise d'otage dans une bibliothèque par quelqu'un prétendant être un lutin, dont les revendications portent sur une littérature de l'Imaginaire dépeignant les créatures du bestiaire de fantasy avec d'avantage de justesse.


Le ton est lancé, pensais-je, on va se retrouver face à un roman truculents et déjantés où la fantasy va se retrouvé malmenée ou plutôt, pour rester dans le ton, réhabilitée par les principaux intéressés. Sauf que pas seulement.


Car le récit part rapidement dans plusieurs directions différentes et perd de sa force dans l'opération de mon point de vue. Car le récit en ressort un brin bancal. Même si ces différents arcs narratifs finissent par se rejoindre, c'est un peu au forceps, et au prix d'une narration parfois foutraque (dans le mauvais sens du terme).


L'impression qui ressort à la lecture, c'est que Karim Berrouka avait des idées pleins sa musette, et qu'il en a trop mis d'un coup, quitte à créer trop de sous-intrigues.


Par exemple, l'arc narratif où l'on suit des auteur.ices enlevées lors des Imaginales est intéressant et permet à Berrouka quelques piques amicales envers plusieurs de ses camarades de plume, mais est de mon point de vue sous-exploité et un peu raccroché à la trame principale coûte que coûte. Il aurait pu ne pas être là (ou encore mieux être le vrai fil principal du roman), sans soucis


Même chose, en beaucoup plus dispensable pour le couple de flics du paranormal. Je trouve leur scène très bien écrites et sympa à lire, mais si on les enlève du roman, ben c'est pas un drame.


Une trame narrative inutilement chargée donc, qui nuit au final à l'expérience de lecture. D'autant plus que l'idée de départ de créatures de fantasy souhaitant être représentée de manière plus exacte passe vite au second plan pour ne devenir qu'un vague arrière-plan.


J'aurais adoré que ce soit au contraire le centre de tout et avoir un roman fourmillant de contre-exemples et de "vérités rétablies", mais ce n'est pas l'option finalement retenue. Tant pis pour moi.


L'ensemble se lit tout de même avec plaisir et bénéficie de quelques passages bien ciselés, mais je ne peux m'empêcher de penser qu'on est passé à côté d'une œuvre beaucoup plus drôle.

Math_le_maudit
6
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le 2 juil. 2021

Critique lue 183 fois

Math_le_maudit

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