Je ne sais pas d'où ça leur vient, aux auteurs de fantasy, cette incapacité à écrire un roman qui puisse se lire seul. Ils sont toujours obligés d'écrire au minimum une trilogie, comme si le genre ne pouvait se concevoir autrement que par une grande geste épique en 2000 pages. Les plus audacieux n'hésitent pas à faire une série en 12 ou 15 tomes (Georges et Robin, si vous me lisez, ça serait peut-être bien maintenant d'arrêter le concours de celui qui a la plus grosse... série).
Stephen R. Donaldson, lui il fait mieux. Il a fait trois trilogies (dont une en quatre tomes, parce qu'il le vaut bien). Et ouais ! Cà c'est classe ! Ca vous pose le monsieur : à la différence des autres, il a écrit une trilogie de trilogies ! Stephen R. Donaldson, c'est un peu un (auteur de fantasy)² !

La première trilogie était bien. Pas exceptionnelle, mais bien. On n'a pas échappé aux bons vieux clichés de la Prophétie et de l'Elu, flanqué de divers Acolytes Non Humains, à la recherche de Rédemption, qui se découvre comme étant doté de super-pouvoirs magiques pour aller poutrer le Grand Méchant incarnant le Mal Absolu et son armée de Monstres Ayant Un Nom Imprononçable. Tous les fondamentaux de la fantasy étaient présents, rassurez-vous chers lecteurs, on est en terrain connu. Mais au moins le côté antipathique de Thomas Covenant (il se pose dès le premier tiers du premier tome come un odieux connard), le fait qu'il soit ancré dans notre monde et le style sombre a apporté un petit souffle de vent frais dans un genre qui n'est souvent que de l'air reconditionné.

Toujours est-il qu'après un premier cycle réussi et un quatrième tome très prometteur, la suite retombe comme un soufflé mal cuit. Le tome 5, après avoir rapidement (et maladroitement) écarté les deux personnages les plus intéressants apparus dans « Le Rituel du Sang », notre joyeuse équipe n'enchaine plus que des péripéties mal intégrées à l'histoire principales, basées sur un schéma narratif répétitif (à savoir : le groupe arrive quelque part, rencontre les habitants locaux, se retrouvent dans une merde noire, le personnage principal fait n'importe quoi (ce qui empire ladite merde noire), puis se réveille tout à coup, utilise ses super-pouvoirs de magie sauvage, sauve la situation in extremis, puis constate les dégâts collatéraux, physiques ou psychologiques, se lamente sur lui-même, puis tout le monde reprend la route et le schéma recommence).

C'est ainsi que j'ai péniblement lu un tome 5 franchement rébarbatif, et que j'ai abandonné le tome 6 après 300 pages affreusement longues (il est très rare que je ne termine pas un roman que j'ai commencé, mais là, ce premier tiers a été un véritable calvaire pour moi).

En conclusion : l'auteur aurait du s'arrêter après la première trilogie, ou bien continuer sur la lancée du tome 4. Les tomes 5 et 6 respirent le manque d'inspiration et le syndrome de la page blanche à plein nez. Dommage.
Thran
2
Écrit par

Créée

le 5 janv. 2012

Critique lue 151 fois

Bert Thran

Écrit par

Critique lue 151 fois

D'autres avis sur Le pouvoir de l'or blanc - Les chroniques de Thomas Covenant, tome 6

Du même critique

Je veux
Thran
1

Ode à l'hypocrisie...

"C'est le munster qui dit au calendos "Tu pues !"" - mon pote Bart Salut, je m'appelle Zaz, et franch'ment, quoi, je viens vous donner une grande leçon de vie. Parce que, tu vois, moi, la vraie vie...

le 20 déc. 2011

71 j'aime

7

The Dark Knight Rises
Thran
9

Cérémonie des Bat-Awards 2012 (spoilers inside)

Bonjour et bienvenue aux Bat-Awards 2012, dédié au film qui conclue la trilogie de Nolan. Sans plus attendre, passons aux nominations. Sont nominées, dans la catégorie « Plus grosse faille dans le...

le 3 sept. 2012

55 j'aime

6

Plus belle la vie
Thran
6

Sur SensCritHype, il est de bon ton de cracher sur PBLV…

"On se réunit avec les amis / Tous les vendredis, pour faire des snobisme-parties / Il y a du coca, on deteste ça / Et du camembert qu'on mange à la petite cuiller" - Extrait de "J'suis snob", de...

le 20 juil. 2012

46 j'aime

30