Ah, le boyard Artem, sa misogynie, son mauvais caractère et ses coups de colère... C'est tout un poème !


Nous le rencontrons ici pour la première fois pour une enquête nappée d'une aura surnaturelle : un haut fonctionnaire du Prince Vladimir de Rostov a été retrouvé assassiné aux abords de la ville de Zalessk, dans les ruines réputées maudites des mystérieux Berendeï. Artem, flanqué du sérieux Vassili et du bon vivant Mitko, aura à mener une enquête entravée par les menées du demi-frère de Vladimir, le prince Oleg (mais c'est pas un petit con qui va effrayer Artem), et, surtout, par les esprits superstitieux, à commencer par ceux de ses assistants, qui préfèrent affronter une armée d'ennemis bien en chair plutôt qu'un seul fantôme. Les ruines renfermeraient par ailleurs un trésor légendaire...


L'intérêt du roman tient à ces lieux étranges, abandonnés on ne sait exactement à la suite de quelles circonstances par leurs habitants païens. On parle évidemment d'une malédiction qui aurait décimé tout le clan... Les scènes nocturnes dans les ruines des Berendeï se révèlent donc les plus captivantes, mais ne sont pas aussi nombreuses qu'on aurait pu s'y attendre. Le roman aurait certainement gagné à développer le thème de la tribu maudite et des lieux qu'ils hantent, terrorisant les habitants des alentours.


L'intrigue reste assez conventionnelle, quelques plus ou moins grosses incohérences se font jour dans l'explication finale* et l'histoire d'amour est très, mais alors très lourde. Les effusions d'Artem devant la jolie apothicaire de la forêt frisent franchement le ridicule. Mais, apparemment, il fallait en passer par là pour qu'un nouveau personnage intègre la série.


Au final, un roman pas franchement original, mais très agréable à lire, notamment pour ses trois personnages d'enquêteurs, son ambiance à la limite du surnaturel et l'immersion dans l'univers de la Russie médiévale, cruches d'hydromel à l'appui.



  • Attention, divulgâchage pour ceux qui veulent en savoir plus sur les incohérences de l'intrigue :


Il est proprement impossible pour le coupable de découvrir les cachettes recelées par les ruines des Berendeï, d'en connaître tous les recoins et tous les pièges, de trouver le trésor et de s'approprier les lieux en seulement trois ou quatre jours... Or, lorsqu'on y regarde de plus près et selon les explications d'Artem, il ne dispose pas d'un plus long laps de temps pour mener à bien son projet.

Créée

le 19 févr. 2016

Critique lue 295 fois

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